Le Polisario entend imposer ses propres règles aux associations espagnoles qui ne recourent pas aux caravanes pour l'envoie des aides à la population des camps de Tindouf. Les sociétés de livraisons express, en provenance de l'Espagne, sont dans le viseur du Polisario, indique le site Futurosahara. Les petits camions acheminant certaines quantités de produits alimentaires et sanitaires collectées par des associations espagnoles à destination de la population des camps de Tindouf, échappent à son contrôle. La représentante du Front dans le pays ibérique, Khaira Boullahi, et le président du «Croissant rouge sahraoui», Bouhbini Yahia, ont donné leurs instructions aux différentes sections du Polisario pour rejeter toutes les aides qui ont recours aux entreprises de livraisons express, ajoute la même source. Menace de saisie par les autorités algériennes Le même message a été transmis à toutes les associations de soutien au peuple sahraoui. Les deux responsables ont exigé de leurs interlocuteurs l'acheminement des aides par caravane à l'exception des colis envoyés par des familles espagnoles à des enfants des camps de Tindouf. Ils ont menacé que tout acte de «désobéissance» entraînera la saisie des produits par les autorités algériennes, révèle Futurosahara. Quant aux antennes du Polisario, elles risquent le retrait de leur «reconnaissance» par le «Croissant rouge sahraoui» leur permettant d'exercer en Espagne. Ce qui devrait les priver de certains privilèges. Ce tour de vis a pour objectif de préserver les intérêts de quelques personnalités influentes aussi bien au camp Rabouni qu'en Algérie. Les petits camions de livraison express ont porté un sérieux préjudice à leurs activités, sachant que les aides arrivent directement entre les mains des destinataires : associations sahraouies, centres hospitaliers ou écoles. De surcroît des photos sont prises lors de l'opération de réception des produits ; une preuve de transparence. En revanche l'ancien mode de transport via caravane, n'a plus la cote auprès des ONG espagnoles. Elles n'approuvent plus les conditions imposées par certains intermédiaires. Pour l'acheminement des aides, ces derniers exigent en effet l'achat de grands camions au prix exorbitant. Un chantage auquel s'ajoute les détournements d'importantes quantités des envois humanitaires, explique la même source. La direction du Polisario ne cesse de réclamer davantage d'assistance alimentaire internationale pour la population des camps.