Où va la France avec sa loi interdisant le port à l'école de signes religieux jugés ostentatoires ? Après le voile à l'école, ce sont les longues robes qui dérangent. En mars derniers plusieurs lycéennes musulmanes s'étaient vues interdire de les porter. Une nouvelle affaire a été signalée récemment au lycée Jean Jaurès de Chatenay-Malabry. Le Collectif contre l'islamophobie en France n'exclut pas de saisir la justice afin que les élèves musulmanes puissent étudier en toute tranquillité. Leur voile dérangeait, et la loi sur le port de signes religieux dans l'espace public est venue l'interdire. A présent, ce sont leurs robes qui sont jugées «indécentes», tout simplement parce qu'elles sont vues comme trop amples et longues, bref «trop islamiques». Une vingtaine d'élèves musulmanes du lycée Jean Jaurès de Chatenay-Malabry ( Hauts-de-Seine) ont été convoquées «une à une» par la proviseure de leur établissement et son adjointe pour port de tenues vestimentaires enfreignant la fameuse loi qui interdit les signes religieux à l'école et dans tout l'espace public français. Pourtant, depuis l'entrée en vigueur de ce règlement, ces filles voilées retirent leur voile tous les jours, une fois à la porte de leur établissement. Elles continuent malgré tout de subir des «pressions» de la part de l'administration du lycée, au nom de la laïcité. Une attitude «abusive et illégale» que le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) dénonce fortement. Dans un récent communiqué, le CCIF rappelait que «le dispositif législatif ne fait en aucun cas mention d'une quelconque application ou extension aux robes longues. Le port de robes longues n'a jamais été considéré comme constitutif d'une manifestation extérieure de provocation, de prosélytisme ou de propagande». Saisir le tribunal administratif Le Collectif, qui «condamne fermement» l'attitude des autorités du Lycée Jean Jaurès, n'entend pas se limiter là. «Nous attendons de voir si les menaces vont être exécutées. Dans ce cas, nous saisirons le ministère de l'Education nationale via le rectorat», prévient son président, Samy Debah, joint par Yabiladi.com. Et si rien n'est fait, «nous porterons l'affaire devant la justice, en saisissant le tribunal administratif» menace-t-il. Au-delà, des écoles, le président du CCIF s'inquiète de constater qu'en France actuellement, «on cherche à bannir tout symbole islamique dans l'espace public». L'islamophobie gagne de plus en de terrain. Même dans les espaces de loisirs, explique-t-il, tout sert de prétexte pour crier à l'atteinte à la laïcité dès qu'une présence musulmane devient notoire. Les agressions physiques deviennent également très récurrentes, ajoute Samy Debah qui s'indigne aussi que des mairies envisagent d'imposer de la viande aux élèves musulmans sans le consentement de leurs parents.