La faille a été localisée entre les plaques tectoniques euroasiatiques et africaines dans la mer d'Alboran, au nord du Maroc. Une nouvelle faille en mer d'Alboran – partie la plus occidentale de la mer Méditerranée – a été découverte par une équipe internationale de scientifiques, sous la houlette du Conseil supérieur de la recherche scientifique (CSIC) en Espagne, rapporte l'agence de presse espagnole Servimedia. Les résultats des recherches, qui ont été publiés dans la revue «Tectonics», ont permis d'établir de potentiels risques géologiques dans cette zone. La faille a été localisée entre les plaques tectoniques euroasiatiques et africaines dans la mer d'Alboran. Jusqu'à présent, la faille majeure était celle d'Al-Idrisi, au nord d'Al Hoceima. Elle génère une faible déformation du fond marin, mais a toutefois été à l'origine «de séismes de magnitude relativement élevée» selon l'équipe de chercheurs, dont un de 6,3 sur l'échelle de Richter qui a touché Melilla et plusieurs régions d'Andalousie le 25 janvier 2016. Image A. Carte structurale avec les épicentres des séismes liés à la crise sismique de fin janvier 2016, dans la région d'Al Hoceima et du Sud de la mer d'Alboran. Au nord du Maroc, la faille Al-Idrisi. / Ph. Insituto Geografico Nacional Du Maroc à l'Espagne, une région parmi les plus sismiquement actives La faille récemment localisée, qui s'étend jusqu'au nord du Maroc, a été à l'origine de deux autres séismes enregistrés en 1994 et 2004. Ce dernier, d'une magnitude comprise entre 6,1 et 6,3 sur l'échelle de Richter, a principalement affecté la région d'Al Hoceima, causant plus de 600 morts. Les scientifiques ont délimité la zone touchée par le séisme principal et la sismicité subséquente jusqu'à la faille Al-Idrisi. Pour connaître la morphologie du fond marin et ses structures, ils ont utilisé des instruments géophysiques tels que la sonde multifaisceaux, pour évaluer la profondeur, la sonde paramétrique, le gravimètre, pour quantifier le champ de pesanteur, et le magnétomètre, instrument de mesure de l'intensité d'un champ magnétique. Ils ont également utilisé les données de sismicité de l'Institut géographique national pour connaître l'emplacement des tremblements de terre et des mécanismes focaux. Entre le Maroc et l'Espagne, la région du Sud de la mer d'Alboran est l'une des plus sismiquement actives de la Méditerranée occidentale, confirme l'Institut national des sciences de l'univers, rattaché au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). «La communauté scientifique pense depuis un certain temps que cette activité sismique est la conséquence de la convergence des plaques tectoniques Afrique et Eurasie. Au niveau de la mer d'Alboran, la frontière entre ces plaques semble être diffuse, mal localisée, il était donc important de mener des études visant à caractériser le sous-sol pour mieux comprendre les processus géologiques mis en œuvre dans cette région.»