Fatna El Hamrit est une jeune italienne d'origine marocaine attachée à ses racines et accrochée à ses rêves. Elle fait partie de l'équipe qui a créé «The Shukran», une application en pleine ascension. Ces dernières semaines en Italie, beaucoup de médias parlent de «The Shukran», une application dédiée au monde musulman qui croît rapidement. Elle a même fait partie des 50 applications les plus téléchargées dans le monde. Cette mise en lumière a mis en valeur les protagonistes à l'origine du projet. Fatna El Hamrit fait partie de l'équipe de «The Shukran». L'Italienne d'origine marocaine est passionnée et peut parler de son application pendant des heures. «Nous avons connu une progression fulgurante et cette information a attiré l'attention des médias italiens. La télévision nationale nous a même contactés pour faire un reportage sur nous», déclare la jeune femme de 29 ans à Yabiladi. L'équipe qui est à l'origine du projet est composé de trois italiennes d'origine marocaine, «la blogueuse culinaire Siham Lamoudni, Sanaa Fariat et moi», précise Fatna El Hamrit. Lucas Bauccio pour sa part est la personne qui a eu l'idée en premier lieu. Le reste de l'équipe est composé du photographe international Nicola Fioravanti et l'influenceuse Eva Cordioli. «Nous sommes tous âgés de moins de 30 ans et nous habitons dans plusieurs villes d'Italie. Nous nous sommes réunis autour ce projet qui existe depuis 2015, mais qui n'a été mis à disposition du public qu'à partir d'octobre 2017», ajoute-t-elle. Représenter les musulmans «The Shukran» se différencie de Facebook et d'Instagram, d'une part par son but qui est de déstigmatiser les musulmans et de «montrer leur univers» mais aussi parce que les «j'aime» sont remplacés par des «shukran» (merci en arabe). «On veut créer quelque chose qui représente les musulmans, leur art, leur culture, les choses positives du monde musulman. Il faut souligner que cette application n'est pas limitée aux musulmans seulement, mais vise le monde entier. C'est un réseau social créé en Italie où tout le monde peut poster des photos, des statuts et les comptes sont publics.» Fatna Al Hamrit a passé toute sa vie en Italie, depuis l'âge de trois ans mais garde une «tendresse particulière envers le Maroc et les pays musulmans en général». Grâce à son nouveau projet, elle vise la revalorisation des pays musulmans, que ce soit le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, l'Arabie saoudite, le Pakistan... «Nous qui vivons dans un pays non musulman, nous devons tous les jours avoir un comportement exemplaire qui ne laisse personne douter de toi, spécialement ces dernières années, depuis les différents attentats qui ont eu lieu dans le monde», explique la femme de 29 ans. «L'Occident ne nous voit pas comme il devrait nous voir. Il y a beaucoup de préjugés négatifs sur nous. A nous de changer les choses, petit à petit avec cette application.» Fatna El Hamrit a vécu toute sa vie à Venise, elle a fait ses études à l'université de Padoue en médiation linguistique et culturelle. En plus de son travail au sein de l'équipe de «The Shukran», elle est médiatrice dans une entreprise d'architecture entre l'Italie et le Cameroun. Polyglotte, la native de Skhirate parle au moins quatre langues, sans compter l'Italien, sa langue maternelle. «C'est lors de mes études à l'université que j'ai appris le français, l'espagnol et l'anglais. Quant à l'arabe, mes parents ont toujours veillé à ce qu'on parle arabe à la maison», confie-t-elle. Au moins une fois par an, Fatna El Hamrit revient au Maroc, pour rendre visite à sa famille. «Le Maroc me plait beaucoup, même s'il y a certains problèmes, des mentalités qui ne conviennent pas à la mienne. Cependant avec le temps, j'ai appris à m'adapter aux gens selon leur culture. Ce n'est pas un souci si on ne partage pas les mêmes points de vue», conclut-elle.