Après que le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita a affirmé, mercredi dans une déclaration accordée à FoxNews, que l'Iran cherche à s'implanter en Afrique du Nord, Téhéran vient de répondre encore une fois au chef de la diplomatie via le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Ghasemi. Plusieurs semaines après la rupture de leurs relations diplomatiques, le Maroc et l'Iran continuent de se livrer une guerre de déclarations à travers plusieurs médias nationaux et internationaux. Jeudi 24 mai, l'Iran a encore une fois accusé Rabat d'avoir été «poussé par des tiers» à rompre ses relations diplomatiques avec Téhéran. Une manière de répondre à la sortie médiatique du chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, à travers l'interview qu'il a accordée au site de la chaîne de télévision américaine Fox News. Mercredi, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale a mis en garde contre l'activisme de l'Iran en Afrique du Nord, où ce pays «cherche à prendre pied». Nasser Bourita a averti qu'«il est peu probable que ces ingérences cessent», faisant observer que «l'islam modéré et du juste milieu prôné par le Maroc, un pays qui adopte une stratégie multidimensionnelle en Afrique, basée sur la force de persuasion, et dans le monde arabe, constitue l'un des éléments qui dérangent le régime iranien». «La décision du Maroc de rompre ses relations avec l'Iran s'est basée sur nos propres évaluations et notre renseignement, et pour des considérations liées à la sécurité nationale, et en aucun cas suite à des pressions extérieures», a également précisé le chef de la diplomatie marocaine. Bahram Ghasemi persiste et signe Téhéran n'a pas tardé à répliquer. Un jour seulement après la diffusion de l'interview, Bahram Ghasemi, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, a encore une fois fait une déclaration à l'agence iranienne Mehr News Agency, dans laquelle il affirme que «le ministre marocain des Affaires étrangères sait bien que ses accusations sont fausses, infondées, et basées sur les illusions des autres partis qui l'incitent à porter de fausses accusations pour servir les intérêts de leur peuple». «Insister sur ces allégations est une tentative futile qui finira par porter préjudice aux pays islamiques», a lancé Ghasemi à l'intention de Nasser Bourita. Pour rappel, c'est ce même Bahram Ghasemi qui avait affirmé, réagissant aux propos de Nasser Bourita, que «les allégations du Maroc à l'encontre de Téhéran ne feraient que faire le jeu des ennemis du monde musulman». «Que ce soit lors de leur rencontre avec le ministre des Affaires étrangères de notre pays, ou bien lors de leurs interviews avec différents médias, les autorités [du Maroc] n'ont présenté aucune preuve concluante pour prouver leurs revendications», avait-il dit lors d'une déclaration à la presse iranienne. Il a même affirmé que la décision de Rabat de rompre ses relations diplomatiques avec Téhéran avait été influencée par les pays étrangers. Rappelons que la diplomatie marocaine avait assuré détenir des «preuves tangibles» et disposer de «données précises [sur] le soutien politique, médiatique et militaire du Hezbollah au Polisario, en connivence avec l'Iran». Et d'ajouter que «les autorités marocaines ont pris le temps nécessaire pour étudier minutieusement l'ensemble de ces éléments avant de prendre, en toute responsabilité, leur décision».