Ghizlane Agzenai est l'une des quatre artistes femmes à avoir pris part au Festival Jidar, à Rabat, qui s'est clôturé hier. Elle revient sur ses expériences artistiques à Berlin et sa passion pour le street art, auquel elle a décidé de se consacrer pleinement. Ghizlane Agzenai, bientôt 30 ans, est une artiste autodidacte qui a d'abord travaillé dans la communication avant de se lancer dans l'art urbain. Native de Tanger, elle a cofondé un studio créatif spécialisé en design graphique. Lors du festival Jidar, vous avez animé un atelier de fabrication de totems colorés en papier. Expliquez-nous plus en détails ce que vous faites. Mon style a évolué depuis quelques années. Ça va faire un an et demi que je me concentre vraiment sur l'art géométrique abstrait. A partir de là, j'ai fait pas mal d'art urbain en faisant des totems en papier, mais je ne dirais pas pour autant que c'est ma spécialité – je fais aussi de la peinture, de la sculpture en bois – mais il faut dire que cette activité se prête bien aux ateliers, notamment pour les étudiants avec lesquels je suis allée dans la rue pour accrocher les totems sur les murs de Rabat. Justement, vous vous servez des murs de la capitale comme des toiles où vous exposez vos œuvres… Que vous inspire cette démarche ? Je suis super contente ! Le but de mon art, c'est vraiment de le partager avec un maximum de personnes. Mon message principal, c'est vraiment de partager une énergie positive et un esprit optimiste. Le fait d'avoir cette possibilité, pour moi c'est juste génial. Source : Instagram / Ghizlane Agzenai Vous travailliez auparavant dans la communication et vous vous consacrez désormais entièrement à votre art. Qu'est-ce qui vous a fait basculer ? Ce sont des chemins de vie, une passion… Depuis toujours, l'art me passionne, c'est pour cela que j'ai décidé de m'y consacrer entièrement. Je suis actuellement en pleine transition ; je prépare d'ailleurs une exposition pour la fin de cette année à Casablanca. Vous vous êtes également envolée à Berlin pour découvrir le street art, notamment avec les artistes Low Bros. Que vous a apporté cette expérience ? Ça m'a permis de rencontrer beaucoup d'artistes confirmés qui vivent déjà de leur art et d'échanger avec eux, d'avoir un feedback sur mon travail. Ça a été très formateur ; ça m'a permis d'évoluer au niveau de mon style, de tester plusieurs directions, d'affiner mon travail. Ma créativité a été fortement nourrie par toutes ces rencontres, par le fait de pouvoir découvrir les travaux de ces artistes. Ça m'a donné une petite piqûre de créativité. Source : Instagram / Ghizlane Agzenai Vous êtes une femme dans un univers principalement masculin. Comment le vivez-vous ? Je me concentre sur mon art, et pour le moment je n'ai jamais rencontré de situation qui m'aurait confrontée au fait d'être une femme. En parallèle, je trouve qu'il est important de représenter la femme marocaine dans des évènements comme Jidar. Justement cette année, on était quatre femmes sur les douze artistes présents au festival. Il y a quand même une volonté de mettre les femmes en avant dans cette exposition. C'est très positif pour nous d'avoir des femmes présentes.