L'ancien élu et membre du gouvernement Valls a été placé en garde à vue dans la nuit de mercredi à jeudi. Il aurait notamment proféré des insultes racistes à l'encontre du videur de la boîte de nuit dont il a été expulsé. S'il n'a plus de mandat, Jean-Vincent Placé croit toujours en avoir les prérogatives. «Ici on n'est pas au Maghreb, tu sais pas qui je suis, je vais te renvoyer en Afrique». La phrase, lapidaire, aurait été prononcée par l'ancien sénateur de l'Essonne au videur qui, dans la nuit du 4 au 5 avril, l'a expulsé d'une boîte de nuit parisienne, selon France Info. Celui qui fut aussi secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat et à la simplification, a en effet été interpellé et placé en garde à vue au commissariat du 5e arrondissement de Paris. Il est soupçonné d'outrage sur personne dépositaire de l'autorité publique, d'insulte à caractère racial et de violence sans incapacité commise en état d'ivresse. Ivre – son taux d'alcoolémie au moment des faits a été mesuré à 2,32 g/l –, il aurait d'abord importuné des jeunes femmes dans la discothèque La Piscine, dans le Quartier latin. Selon un procès-verbal consulté par France 3, il leur aurait proposé une rémunération si elles acceptaient de danser pour lui, allant jusqu'à adresser à l'une d'elles un «sale pute», après avoir essuyé un refus. Les policiers en auraient également pris pour leur grade, d'après Libération, qui a recueilli plusieurs témoignages. «D'abord, l'ex-sénateur explique avec véhémence aux policiers qu'ils ne savent pas faire leur boulot. Puis leur crie carrément : 'Vous servez à rien !'», écrit le quotidien. Ce dernier indique en revanche qu'«aucun témoin n'a évoqué auprès de [lui] des propos racistes». Brochette d'invités La presse se fait pourtant largement l'écho de propos xénophobes qu'aurait tenus Jean-Vincent Placé à l'égard du videur. Une attitude qui a de quoi surprendre, l'ancien élu étant notamment parrain du Cercle Eugène Delacroix, une association d'élus français d'origine marocaine, rappelle Le Point. En janvier 2017, il était d'ailleurs aux vœux de l'association pour, disait-il, «célébrer l'amitié franco-marocaine». Aux voeux du Cercle Eugène Delacroix pour célébrer l'amitié Franco- Marocaine ?? ?? pic.twitter.com/LQ7j67OnIC — Jean-Vincent Placé (@JVPlace) 16 de enero de 2017 En juillet de la même année, Jean-Vincent Placé faisait partie de la brochette d'invités conviés au déjeuner organisé par le roi Mohammed VI au palais Marchane de Tanger, à l'occasion de la Fête du trône, aux côtés notamment du député franco-marocain M'jid El Guerrab, du chanteur Ahmed Soultan ou encore de l'ancien tennisman Younes El Aynaoui. En 2014 déjà, le président de l'Union des démocrates et des écologistes (UDE) était venu célébrer l'anniversaire de l'intronisation du monarque. «Placé, qui a des liens anciens avec le Maroc, pourra donc écouter le discours de Mohamed VI», écrivait alors Le Parisien. Le consulat de France à Casablanca fait état d'une visite de Jean-Vincent Placé, en avril 2016 dans la capitale économique : «Au cours de son passage à Casablanca, le lundi 18 avril, le Secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargé de la Réforme de l'Etat et de la Simplification, M. Jean-Vincent Placé, a pu rencontrer les élus consulaires de la circonscription et quelques compatriotes au Consulat général.»