L'humoriste est à nouveau dans le collimateur des chantres de la laïcité, qui voient en lui le porte-parole d'un islamisme politique. Parmi tous les noms qui ont été invités à rejoindre le tour de table du Conseil présidentiel des villes, un seul a cristallisé les débats : celui de l'humoriste Yassine Belattar. Une première réunion a eu lieu mardi 13 mars à l'Elysée avec les personnalités sollicitées pour l'intégrer, d'après le Bondy Blog. Non je n écoute pas les #GGRMC mais je viens d apprendre qu'on vient de me traiter «d'islamiste»... Les animateurs ayant laissé faire je déposerai plainte contre l ensemble des acteurs. Merci pour vos retours et non malheureusement le @csaudiovisuel ne doit pas laisser passer. — Yassine Belattar (@BelattarYassine) 26 de marzo de 2018 C'est peu dire que la participation de celui qui est également journaliste et animateur (Radio Nova) à cette instance, lancée mi-mars par le président Emmanuel Macron en faveur des quartiers populaires, a effectivement irrité une partie de l'establishment politico-médiatique. La cabale menée contre lui compte parmi ses initiateurs l'ex-Premier ministre Manuel Valls. Pour avoir animé, en mai 2015, un dîner du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), Yassine Belattar se voit aujourd'hui accusé de proximité avec l'association et, histoire de taper plus fort encore, avec les Frères musulmans. Le CCIF et les Frères musulmans sont un immense danger pour la République. La nomination de M. Belattar au conseil présidentiel des villes est une faute et un signe de faiblesse. #BFMpolitique pic.twitter.com/oJPhUHb3qS — Manuel Valls (@manuelvalls) 25 mars 2018 «Double maléfique» Des accusations que partage volontiers le magazine Marianne qui, le 15 décembre dernier, s'était déjà «distingué» avec la publication d'un article au vitriol, accusant l'animateur de faire le lit de l'islamisme. A peine la liste des membres du Conseil présidentiel des villes rendue publique que l'hebdomadaire est revenu à la charge. Dans un (très long) article en date du 16 mars, l'auteure, Céline Pina, cofondatrice du mouvement «Vivre la République» (dans la même veine que le «Printemps républicain»), n'y va pas de main morte. «Sa proximité avec l'islam politique via les frères musulmans n'est pas un secret», croit-elle savoir. Voyant à travers l'artiste un «double maléfique», elle estime que sa nomination «à un poste qui affiche sa proximité avec le Président de la république française, c'est accréditer un discours victimaire, accepter une proximité avec les frères musulmans de mauvais aloi». Un papier qui lui a valu le soutien de Nassim Seddiki, secrétaire général du «Printemps républicain», mouvement revendiqué de gauche laïque qui dénonce notamment l'«islamisme politique». Insultes, menaces, diffamation, parfois les 3, telles sont les seules réponses de Mr. #Belattar à ceux qui osent lui apporter une contradiction politique. Mon soutien à @celine_pina sa dernière victime en date. https://t.co/yaXuh4J0lL — Nassim Seddiki (@NSeddiki) 17 mars 2018 Un remue-ménage auquel se joint sans peine une presse réac', en la personne des magazines Causeur et Valeurs Actuelles. Le premier radote : «Pour s'en prendre à lui, il n'est pourtant pas nécessaire de se compliquer la vie : l'humoriste n'est pas large des épaules quand il s'agit d'islamophobie. En 2015, il était le maître de cérémonie du diner de gala du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) qui, comme chacun sait, n'est pas du tout – mais alors pas du tout – connu pour encourager ''le déni de l'islamisme''». Le second, manifestement à court d'arguments, s'en remet à l'interpellation, le 20 février, de Yassine Belattar en marge du déplacement d'Emmanuel Macron aux Mureaux (Yvelines), pour justifier ses réticences. Pêle-mêle, il évoque plus loin l'article de Marianne publié mi-décembre et sa sortie médiatique, le 13 novembre dernier, face au journaliste vedette David Pujadas. Il avait notamment dénoncé la couverture médiatique d'une marche organisée à Paris par l'imam Hassen Chalghoumi, qui n'avait réuni en réalité que quelques dizaines de personnes. Des attaques, certes, mais aussi des soutiens. Sur son compte Twitter, les expressions de solidarité pullulent, même si certains internautes déplorent la quasi-absence de personnalités publiques. Merci à @CecileDuflot d'afficher son soutien à @BelattarYassine.. je m'étonne qu'il y ait peu ou pas de personnage publique qui le soutienne dans cette cabale. Y aura aussi peu de monde qui participera à ta cagnotte leetchi de ton aniv! On est là nous (moi et mon oncle Fteh)! — Ali Sanchez (@bougduff) 26 de marzo de 2018 Cécile Duflot, l'ancienne secrétaire nationale des Verts, ainsi que le journaliste Claude Askolovitch, font toutefois figures d'exception. Ce qui est fait par certains à @BelattarYassine est vraiment dégueulasse. Ils tentent visiblement de le faire craquer et c'est inouï de bêtise en particulier dans un moment où de sinistres fanatiques ont pour unique agenda de fracturer la société française. #Tiensbon — Cécile Duflot (@CecileDuflot) 26 mars 2018 L'idée que @BelattarYassine puisse être un danger pour, ou un ennemi de la République semble un canular grotesque; des gens de raison déraisonnent sur un artiste de bonne volonté, quand le terrorisme tue, et c'est pathétique. — claude askolovitch (@askolovitchC) 25 mars 2018