Les services du centre hospitalier universitaire Mohamed VI de Marrakech ont tourné au ralenti depuis le 13 décembre. Les praticiens, des médecins-enseignants, ont observé une grève de près de 14 jours pour protester contre les sanctions du Conseil régional de l'Ordre national des médecins. Des mesures justifiées par les heures d'exercice consacrées au secteur privé. Retour sur ce bras-de-fer après lequel les médecins ont finalemnt eu gain de cause. Au centre hospitalier universitaire Mohamed VI de Marrakech, les opérations chirurgicales programmées ont été repoussées d'au moins quatorze jours. De même, nombre de patients ont vu leurs consultations reportées. En effet, de nombreux médecins-enseignants ont observé une grève du 13 au 27 décembre, pour exprimer leur colère à la suite des sanctions du Conseil régional de l'ordre des médecins de Marrakech-Safi. Début décembre, l'instance régionale a tiré la sonnette d'alarme sur les pratiques de certains médecins du CHU de Marrakech. Il s'agit des médecins-enseignants chercheurs, qui, en plus de leur activité à l'hôpital public, enchaînent les heures dans le secteur privé. Par conséquent, le Conseil de l'ordre a décidé de les sanctionner. De nombreux praticiens ont été notifiés par courrier. Le Professeur Abderrahim Aboufalah confie à Yabiladi que «c'est le Conseil régional de l'ordre des médecins qui a décidé de nous poursuivre, à cause des activités dans le privé que mes confrères et moi effectuons». Le gynécologue nous a expliqué que les sanctions disciplinaires décidées par le Conseil pouvaient aller d'un simple avertissement à la radiation complète du Conseil national de l'ordre des médecins (CNOM). En d'autres termes, des médecins risquaient l'interdiction d'exercice. Reprise du travail ce jeudi Depuis ce jeudi, cet épisode est derrières les praticiens. Pr. Aboufalah nous affirme qu' «après plusieurs jours de grève, [ils sont] parvenus à un terrain d'entente». Désormais, tous les médecins hospitaliers- enseignants chercheurs pourront bénéficier d'un forfait, leur permettant d'exercer dans le public tout en ayant un pied dans domaine privé. En effet, une convention a été signée entre le CNOM basé à Rabat, le secrétaire général par intérim du ministère de la Santé et le secrétaire général du ministère de l'Education nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Selon le Pr. Aboufalah, les médecins ont réussi à se faire entendre. «Le temps-plein a été aménagé», ce qui semble être une solution satisfaisante pour le moment. Les médecins-enseignants chercheurs pourront dorénavant travailler dans le secteur privé sans risquer la radiation, tout en continuant l'exercice de leurs fonctions dans le secteur public, en l'occurrence le CHU Mohammed VI de Marrakech. «Après avoir lu et discuté du contenu de la correspondance, l'Assemblée générale a décidé à l'unanimité d'arrêter la grève. Le personnel soignant concerné par cette grève regagnera le CHU afin de reprendre l'exercice de ses fonctions de soin et son travail pédagogique au sein de la faculté de médecine», indique un communiqué du bureau local du Syndicat national de l'enseignement supérieur (SNEsup) de la Faculté de médecine et de pharmacie de Marrakech. Contacté par Yabiladi, Houcine Maaouni, président du Conseil national de l'ordre des médecins (CNOM), n'a pas souhaité commenter l'épisode de cette levée de bouclier. Il a fervemment refusé de donner suite à nos nombreuses sollicitations.