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Chronique littéraire : Dada l'Yakout ou la dénonciation de l'esclavage ancien et moderne
Publié dans Yabiladi le 21 - 12 - 2017

Dada l'Yakout est l'occasion pour Nouzha Fassi Fihri pour rendre hommage à sa nourrisse aujourd'hui décédée. Les événements de ce roman se déroulent dans le Maroc d'avant l'abolition de l'esclavage. Le texte relate les faits réels du vécu des esclaves - principalement des femmes -, par le biais du personnage de J'mia, surnommée dada l'Yakout.
Dada l'Yakout, l'héroïne du roman, fut arrachée à sa famille et vendue en tant qu'esclave par son beau-frère à un marchand de renommée, alors qu'elle avait à peine sept ans. Elle parcourra par la suite le Maroc, pendant plus de 10 ans, traitée comme une simple marchandise. A l'âge de 19 ans elle sera offerte par ses maîtres à un dignitaire chez qui elle va «trouver enfin la paix». Il s'agit du grand-père maternel de l'auteure. C'est ainsi que dada l'Yakout retrouvera sa famille d'adoption. Entre les membres de la famille d'accueil, elle entamera sa nouvelle existence. Elle élèvera les petits-enfants de son «maître», avec tant d'amour et de tendresse, comme s'ils étaient les siens.
Chaque soir et à la manière d'une Shéhérazade Marocaine, la protagoniste relatait aux enfants un épisode de sa longue histoire émouvante et mouvementée. Ainsi, la dada prenait la parole pour raconter les humiliations qu'elle a connues à plusieurs reprises, avec d'autres esclaves (hommes et femmes), au Souk Laghzel, le plus grand marché d'esclaves de tout le sud du pays.
«J'ai vu des filles en groupes, attendre le moment fatidique où elles devaient être mises aux enchères publiques. Elles étaient avachies, les yeux ternes, le sein au repos, comme sans vie. J'ai vu l'acheteur passer et repasser, jaugeant l'étalage du jour. J'ai vu le marchand pousser sans ménagement filles et garçons, les uns après les autres, vers l'estrade de la honte. Il dépouillait les unes de leur haïk et intimait aux autres l'ordre de se dénuder. L'acheteur se rapprochait, leur palpait les hanches, leur ouvrait la bouche pour vérifier l'état des dents, se baissait pour sentir leur haleine, les faisait tourner sur eux-mêmes, avancer et reculer, pour déceler un éventuel handicap…»
Par l'intermédiaire de l'auteure, la nourrisse expliquait aux enfants qu'elle a été brutalisée, violée, maltraitée et enfin mal nourrie par des maîtres qui faisaient preuve d'une inhumanité acharnée.
Une histoire qui raconte l'histoire du Maroc
Tel que l'explique Nouzha Fassi Fihri dans son ouvrage, l'esclavage était une pratique très fréquente au Maroc avant l'arrivée des Français. Peu à peu, les souks aux esclaves ont disparu et les esclaves ont enfin retrouvé leur liberté. Mais malheureusement, la majorité de ces derniers ne réussissaient pas à retrouver leur famille. «Souvent, ayant perdu toute trace de leur famille, [ils] n'avaient pas où aller et restaient donc dans la famille de leurs maîtres jusqu'à leur mort», comme c'est le cas d'ailleurs pour dada l'Yakout. Le Roman de Nouzha Fassi Fihri est un retour dans le Maroc du début du XXème pour dénoncer l'esclavage.
En outre, ce texte retrace parfaitement la condition féminine, notamment dans les harems. Au fil de sa narration, l'auteure nous rappelle des sujets qui nous tracassent encore aujourd'hui, à savoir les mariages précoces forcés des jeunes filles, ou la maltraitance des petites bonnes ; un thème que Mokhtar Chaoui traite impeccablement dans son Silence blanc. On peut ainsi voir en Dada l'yakout un cri du cœur contre toute forme d'esclavage, qu'il soit ancien mais aussi moderne.


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