Le magazine Marianne consacre cette semaine sa une aux réseaux du royaume en France, à travers les canaux politiques, culturels et diplomatiques. L'enquête revient notamment l'évincement, par La République en Marche, de la candidate Leila Aïchi de la 9e circonscription des Français de l'étranger pour les élections législatives de juin 2017. Marianne en a fait cette semaine son enquête «exclusive» : «Comment le Maroc infiltre la France». Sur cinq pages, l'hebdomadaire revient sur les ramifications du royaume dans l'Hexagone ; ses réseaux dans la sphère politique, culturelle et diplomatique. Des relais ô combien stratégiques pour le Palais, qu'incarnent pêle-mêle l'ancienne Garde des sceaux, Elisabeth Guigou, également ex-vice-présidente du groupe d'amitié entre la France et le Maroc à l'Assemblée nationale, les humoristes Jamel Debbouze et Gad Elmaleh, les écrivains Tahar Ben Jelloun et Leila Slimani, l'ancien ministre de la Culture Jack Lang ou encore l'intellectuel Bernard-Henri Lévy. «(…) ils sont des dizaines, binationaux, Français nés au Maroc, membres des groupes d'amitié du Sénat et de l'Assemblée nationale, invités réguliers, à pouvoir être actionnés comme relais des messages et parfois des intérêts du royaume. Une exception dans le paysage diplomatique. En retour, les intérêts français au Maroc sont préservés», écrit Marianne. S'appuyant sur le numéro du 17 novembre du magazine TelQuel, qui a fait sa une sur la visite de travail du Premier ministre Edouard Philippe, les 15 et 16 novembre, l'hebdomadaire classé à gauche évoque l'émergence d'une nouvelle génération d'entremetteurs. Ce que Neila Tazi, fondatrice du festival Gnaoua et musiques du monde d'Essaouira, représentante de la CGEM au Sénat, balaye d'un revers de main : «On n'efface pas une génération de cette manière», tranche-t-elle, soulignant «le respect de ceux qui ont ouvert la voie». «Tour de force» Plus loin, il est question de la fâcheuse investiture de la sénatrice LREM d'origine algérienne, Leila Aïchi à la 9e circonscription des Français de l'étranger pour les élections législatives de juin 2017, que le candidat franco-marocain M'jid El Guerrab a finalement raflé. Marianne revient sur les pressions exercées, qui ont finalement poussé le parti macronien à évincer la candidate. «Il y avait un problème de rapport avec le Front Polisario, passé sous le radar dans un premier temps, qu'on ne pouvait pas se permettre. Vous êtes au courant de la susceptibilité extrême sur ce sujet de nos amis marocains, qui sont très utiles dans la lutte contre le terrorisme», confie Arnaud Leroy, membre de la direction collégiale de LREM jusqu'à la semaine dernière. «Pour la première fois, sans doute, dans l'histoire politique française, un pays étranger a donc officiellement pesé sur le choix d'un candidat par un grand parti politique. Un tel tour de force témoigne de la capacité du Maroc à mobiliser ses réseaux d'influence dans l'Hexagone, alors même que la France n'est pas censée épouser la position marocaine sur le Sahara occidental», relève Marianne.