Un officiel ivoirien a confié mercredi à Jeune Afrique le refus de son pays de convier la «RASD» au sommet UA-UE. Le même jour, le très officiel El Moudjahid tirait à boulets rouges, dans un éditorial a priori consacré au Maroc, sur la politique africaine d'«un quarteron de capitales européennes». C'est ce vendredi 27 octobre qu'expire le délai accordé par le comité exécutif de l'Union africaine à la Côte d'Ivoire pour envoyer des invitations à tous les membres de l'organisation continentale à l'occasion du sommet UA-UE, prévu les 29 et 30 novembre prochain à Abidjan. Jeune Afrique avance que la «RASD» serait exclue de la réunion de partenariat. «Nous ne reconnaissons pas cet Etat et en avons informé le président de la Commission africaine. Nous finançons cette rencontre et y convions qui nous voulons», confie un officiel ivoirien à l'hebdomadaire. Pour l'heure, les alliés de Brahim Ghali n'ont pas encore réagi à cette volonté de les écarter du sommet. Il en est de même pour les grands partisans du Polisario en Afrique, à savoir l'Algérie et l'Afrique du Sud. Le «quarteron de capitales européennes» dénonce El Moudjahid En attendant une réaction officielle d'Alger ou de Pretoria, le très officiel quotidien algérien El Moudjahid, dans un éditorial publié mercredi 25 octobre, entièrement consacré à l'affaire Messahel, a dévié de sa trajectoire initiale pour tirer à boulets rouges sur la politique africaine «d'un quarteron de capitales européennes» qui fait du royaume la «courroie de transmission» de leurs intérêts. Ces flèches décochées en direction de ce «quarteron» de pays de l'Union européenne n'a pourtant rien à voir avec les déclarations du ministre algérien des Affaires étrangères, accusant le Maroc de blanchir l'argent du haschich en Afrique. Mais dans un journal qui, de surcroît, exprime et relaie les positions du pouvoir, chaque mot possède sa signification, sa portée et son destinataire. Dans ce cas-là, la France de Macron serait-elle destinataire des critiques d'El Moudjahid ? Pour rappel, son chef de la diplomatie, Jean-Yves Le Drian, a souhaité lors d'une récente visite à Rabat «que seuls les Etats souverains participent à cette réunion de partenariat UA-UE». Une position immédiatement dénoncée par le Polisario. Réuni le 16 octobre à Addis-Abeba, le conseil de l'exécutif de l'UA a menacé de retirer à la Côte d'Ivoire l'organisation du sommet UA-UE si elle refusait de convier tous les membres de l'instance panafricaine. Reste à savoir si celle-ci a les moyens financiers d'organiser un tel événement alors que ses réserves sont dans le rouge.