Ce week-end, les pro-Chabat et les pro-Nizar Baraka annoncent officiellement avoir mis de côté leurs différends. Dimanche, un déjeuner au domicile de Taoufik Hjira a permis de réunir l'ensemble des membres du comité exécutif. Les frères-ennemis semblent avoir enterré la hache de guerre. A l'approche du 17e congrès du Parti de l'Istiqlal, prévu du 29 septembre au 1er octobre à Rabat, les tensions baissent d'un cran au sein de la Balance. Les frères-ennemis du parti historique d'Allal El Fassi semblent même avoir enterré la hache de guerre. Dimanche après-midi, l'ensemble des membres du comité exécutif de l'Istiqlal se sont réunis à l'occasion d'un repas au domicile de Taoufik Hjira. Hamid Chabat, secrétaire général sortant du PI et Nizar Baraka, candidat au même poste, en ont profité pour se serrer la main et poser pour une photo du groupe. Celle-ci a d'ailleurs été relayée par les membres du comité exécutif, à l'instar d'Adil Benhamza. Un calme provisoire à l'approche du congrès ? La veille, à l'issue d'une réunion de l'organe central du parti, les deux courants - celui des pro-Chabat et celui des pro-Ould Rachid - sont enfin parvenus à trouver un terrain d'entente. Le comité exécutif a indiqué dans un communiqué avoir accepté la proposition de désigner le député parlementaire Noureddine Mediane à la tête du congrès. La même source souligne également que les candidatures au poste de secrétaire général de l'Istiqlal et au comité exécutif sont ouvertes du 25 au 27 septembre. Le communiqué, qui annonce la formation de plusieurs comités pour le 17e congrès, précise que l'ensemble des membres de l'Istiqlal ont donné leur feu vert au programme général de cette grand-messe prévue à Rabat. Pour l'instant, seuls Chabat et Baraka se disputent l'élection du prochain numéro 1 du parti historique. Bien que leur candidature n'ait pas encore été officiellement déposée, des membres de l'Istiqlal à l'instar de l'ex-député parlementaire Adil Tchikitou, affirment que les deux annonces ont été formulées auparavant. «Les deux hommes organiseront ensuite des conférences de presse pour exposer les grandes lignes de leur programme afin de diriger la formation politique pour la prochaine période», conclut l'ancien député dans un post Facebook. Au sein de l'Istiqlal, le calme semble à nouveau régner. Si tout se passe comme prévu, seules les urnes révéleront l'identité de celui qui dirigera la formation politique pour les cinq prochaines années. Chabat, candidat jusqu'au dernier moment Si le calme précède généralement la tempête, le parti de Hamid Chabat a connu l'une des périodes les plus mouvementées de son histoire avant que les différents courants parviennent à trouver un terrain d'entente. En août dernier, à quelques semaines seulement du 17e congrès, l'actuel numéro 1 du parti de la Balance a été lâché par ses plus fervents soutiens. Adil Benhamza, Abdelkader El Kihel et Abdellah Bakkali ont en effet annoncé qu'ils n'étaient plus concernés par la candidature de Hamid Chabat afin de se succéder à lui-même à la tête de la Balance. Une sortie médiatique qui n'a pas découragé l'ancien maire de Fès. Dans une déclaration à Yabiladi, il avait insisté sur l'irrévocabilité de sa candidature : «Ma candidature ne peut plus être discutée. Nous ne pouvons que maintenir la démocratie interne de notre parti.» Une affirmation qui était intervenue après plusieurs défaites encaissées au profit de l'autre courant. D'abord, le bras de fer au sein de l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), bras syndical de l'Istiqlal. Après des affrontements et accrochages entre des partisans de Hamid Chabat et des éléments des forces de l'ordre devant le siège du syndicat, à Rabat, en juillet, et l'interdiction du congrès extraordinaire organisé par les pro-Chabat en mai, Hamid Chabat semble avoir perdu la bataille contre le courant de Kafi Cherrat. L'ancien maire de Fès a aussi échoué dans ses tentatives de barrer la route à son principal rival, grâce à une modification du règlement interne du parti que les membres de l'Istiqlal ont réussi à introduire. En effet, l'article 54 du règlement exigeait des candidats au poste de secrétaire général de siéger au comité exécutif lors du dernier mandat, ce qui empêchait Nizar Baraka de présenter sa candidature. De plus, les Istiqlaliens, lors d'un congrès extraordinaire tenu en avril, avaient également amendé l'article 91, ouvrant ainsi la porte à un élargissement du comité préparatoire du prochain congrès pour inclure tous les membres du conseil national. Grâce au poids des partisans de Nizar Baraka, épaulé par Hamdi Ould Rachid, l'actuel président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) reste le grand favori de ce rendez-vous auquel les Istiqlaliens de tout le Maroc prendront part.