Ce jeudi, alors que la DGAPR a démenti la grève ouverte entamée par les détenus du Hirak, leurs avocats persistent et signent, citant leurs visites et celles des familles effectuées. Détails. Les détenus du Hirak de la prison d'Ain Sbâa 1 à Casablanca ont-ils entamé une grève de la faim ? Ce jeudi, la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) répond par l'affirmative. Dans un communiqué parvenu à Yabiladi, la direction de Mohamed Salah Tamek a réfuté «les allégations corroborées par certains médias, selon lesquelles certains détenus de la prison locale Ain Sebaâ 1, incarcérés suite aux évènements d'Al Hoceima, auraient entamé une grève de la faim». La DGAPR évoque des informations relayées sur les réseaux sociaux, notamment par les familles des détenus et certains de leurs avocats. Elle précise que ces détenus «prennent régulièrement leurs repas et reçoivent les mets apportés par leurs familles à l'occasion des visites». La même source rappelle aussi les multiples communiqués de presse et mises au point adressés par la direction de l'établissement pénitentiaire à l'opinion publique. Des communiqués qui démentaient à chaque fois les grèves de la faim observées par les détenus. Le communiqué de la DGAPR précise aussi que l'état de santé du détenu Mohamed Jelloul est «tout à fait normal contrairement aux allégations non fondées de son frère sur les réseaux sociaux». La même source dénonce «le recours à la diffusion de ces informations erronées et ces allégations», rappelant «son attachement au traitement de l'ensemble des prisonniers conformément à la loi». Les avocats persistent et signent Contrairement à la mise au point de la DGAPR, l'avocate Naima El Guellaf, membre du comité de la défense des détenus du Hirak à Casablanca, donne une toute autre version. Elle confie ce jeudi à Yabiladi avoir visité vendredi dernier les détenus du Hirak. «Tous ceux que j'ai rencontrés sont en grève ouverte de la faim», nous déclare-t-elle. L'avocate rapporte aussi que les familles ayant visité leurs proches en détention affirment elles aussi qu'ils ont entamé une grève de la faim. Pour sa part, l'avocat Abdessadak Elbouchattaoui estime que «les sorties médiatiques de la DGAPR sont connues et ne sont pas une première». Il rappelle que «les familles des détenus confirment elles-mêmes la grève ouverte de la faim entamée par leurs proches». L'état de santé de Mohamed Jelloul, «très normal» selon la DGAPR, ne cesse de se détériorer selon sa mère, rapporte l'avocat. «Elle lui a rendu visite mercredi pour constater son état de santé qui ne cesse de se dégrader et affirme aussi que son fils a entamé le 12e jour de sa grève de la faim», dit Abdessadak Elbouchattaoui. «Mais la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion continuera de démentir jusqu'au transfert des détenus dans les réanimations des hôpitaux parce que c'est leur stratégie», conclut-il.