Al Adl wal Ihsane a nettement réduit son engagement en faveur des marches du «Hirak». La participation de ses membres aux marches n'est plus d'actualité. AWI se défend d'avoir lâché le «Hirak» et justifie sa nouvelle position. Al Adl wal Ihsane (AWI) semble avoir pris ses distances avec le «Hirak». Ses disciples ont presque boudé les marches de protestation à Al Hoceima et surtout à Nador. Depuis sa grande démonstration de force de Rabat du 11 juin, AWI a nettement réduit son engagement, se contentant de communiqués de solidarité au mouvement de contestation. Yabiladi avait relevé l'absence des membres de la Jamaâ à l'occasion de la manifestation du 12 août à Nador à laquelle avait appelé le comité local d'appui au Hirak. Une absence qui a également contribué à l'annulation de la marche de solidarité avec les revendications du mouvement social au Rif, prévue par les jeunes des partis de la Fédération de la gauche démocratique le 27 août à Rabat. Fait indéniable au Maroc, sans la participation des militants d'AWI l'organisation de sit-in ou de marches est compromise. Le mouvement fondé par feu Abdeslam Yassine est parmi les rares forces mobilisatrices des masses au royaume. Seul le mouvement soufi des Boutchichis est encore à même de faire autant. Le précédent du Mouvement du 20 février Ce revirement commence à susciter des interrogations au point de contraindre l'une des figures médiatiques d'Al Adl wal Ihsane à réagir pour circonscrire les critiques. «Nous appuyons le "Hirak" (…) soit par des communiqués d'indignation ou dans certains cas par la présence dans certaines manifestations», a expliqué Hassan Bennajeh, membre du secrétariat général du Cercle politique, dans des déclarations à la presse. Et d'ajouter que «le "Hirak" populaire au Rif appartient à tous les Marocains. Et lorsque le "Hirak" est populaire il est plus grand qu'un mouvement politique ou qu'un groupe». Cette prise de distance de la part d'AWI ne doit pas surprendre, rappelons qu'elle avait déjà suspendu sa participation aux marches du Mouvement du 20 février, juste quelques jours après la victoire des islamistes du PJD aux législatives du 25 novembre 2011. Un retrait qui avait entrainé dans son sillage la mort clinique du M20F. Le «Hirak» subira-t-il le même sort ?