Comme attendu, la Délégation générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion a démenti dimanche soir le communiqué attribué aux détenus du Hirak en date de mercredi dernier, publié ce week-end. La DGAPR dément également la grève de la faim entamée ce lundi par les détenus du Hirak. Le communiqué attribué aux détenus du Hirak d'Al Hoceima, relayé sur les réseaux sociaux, a été démenti dimanche soir par la Délégation générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion (DGAPR). Dans un démenti parvenu ce lundi à Yabiladi, la DGAPR affirme que les propos, «attribués à tort» aux détenus, visent à exploiter leur situation en prison pour les agendas, loin de leur intérêt. «La direction de la prison locale Ain Sbâa 1 affirme que le communiqué attribué aux détenus des événements de la ville d'Al Hoceima n'existe pas en réalité. Il ne s'agit que d'un mensonge et d'une calomnie impliquant ces détenus par des parties qui visent à exploiter leur situation en prison pour les agendas, loin de leur intérêt», lit-on dans le démenti. Pour l'administration de Mohamed Saleh Tamek, «il n'est pas possible de rédiger un communiqué conjoint collectivement signé par les détenus concernés». «Ces parties ont eu recours à une copie numérique sur les réseaux sociaux et à la publication de citations reprises par plusieurs médias, sans pour autant publier le texte original avec les signatures des détenus. Cela affirme encore une fois qu'elles (les parties, ndlr) sont derrière ce communiqué et non pas les détenus.» La direction de la prison d'Ain Sbâa dément également la grève de la faim que devaient entamer les détenus du Hirak. Elle indique que ce qui a été publié dans ce sens est «sans fondement», affirmant n'avoir reçu «aucun avertissement par ces détenus d'une supposée grève de la faim». «L'ensemble des détenus prennent leurs repas de façon régulière», conclut le communiqué. Une grève de la faim jusqu'au bout Samedi, un communiqué appelant à «la réussite de la marche du 20 juillet» et invitant les familles à «une dernière visite» le 19 juillet, a été publié par plusieurs pages sur les réseaux sociaux. Signé par les «détenus politiques du Hirak populaire déportés à Casablanca», le communiqué, datant du 12 juillet, s'adresse d'abord aux Rifains, les saluant pour leur résistance et les exhortant de s'accrocher au caractère pacifique des marches et des manifestations. Il indique juste après que le soutien à la marche du 20 juillet intervient pour «confirmer [leur] innocence et la légitimité de [leur] dossier revendicatif». Le document, non authentifié, évoque ensuite plusieurs points à commencer par la vidéo de Nasser Zefzafi. «Par la présente, nous déclarons à l'opinion publique nationale et internationale (…) que nous condamnons la fuite de la vidéo du détenu politique Nasser Zefzafi presque nu, et affirmons qu'il a été filmé dans les locaux de la Brigade nationale de la police judiciaire à Casablanca. Nous avons tous été filmés dans les mêmes locaux, quelques heures avant notre départ et après que les traces des tortures ayant marqué nos corps à Al Hoceima, à bord de l'hélicoptère et au siège de la Brigade nationale, ont disparu. Certains détenus ont été filmés nus.» Le communiqué écrit ensuite que la salive des détenus a été prélevée, «une fois à Al Hoceima et deux fois à Casablanca pour des analyses d'ADN». «Nous déclarons que notre transfert à Casablanca est une sorte de punition collective pour nous et nos familles, destinée à dissuader ces dernières de militer pour notre libération», poursuit la même source. Celle-ci annonce enfin une grève de la faim à compter du 17 juillet et appelle les familles à une dernière visite le 19 juillet. «Nous déclarons à nos familles que nous sortirons soit libres, soit sur des brancards en tant que martyrs», conclut le communiqué attribué aux détenus du Hirak.