Emission spéciale MRE en direct d'Al Hoceima ce matin. Une occasion pour les auditeurs d'entendre la réalité de ce qui se passe sur place mais aux habitants de la capitale du Rif pour rendre compte de cette réalité. Compte-rendu. Dans la continuité du volet dédié aux évènements d'Al Hoceima, il est également important de donner la parole à la population sur place. Comprendre notamment les tenants et les aboutissants des revendications formulées par ces Marocains qui se sentent oubliés et enclavés et qui ne voient en l'avenir rien de beau. C'est dans un climat hostile et empli de doute pour la ville d'Al Hoceima et sa province que s'est tenue ce matin et en direct sur les ondes de Radio 2M, l'émission hebdomadaire en partenariat avec Yabiladi.com. La semaine dernière, celle-ci se voulait le porte-voix des MRE originaires du rif, aujourd'hui elle s'est concentrée sur les attentes mais aussi déceler les failles des demandes des rifains pour leur région. Des témoignages pertinents qui en disent long sur la réalité dans la capitale du Rif. Animée par Fathia El Aouni et Mohamed Ezzouak, l'émission a permis d'avoir au bout du fil dans un premier temps Farid Tanjaoui de la Fondation Mohamed V pour la solidarité et en sonore Mounir, qui travaille pour une agence de voyage. Sur le plateau, Fatim-Zohra Ouazzani, présidente de l'association Amal pour le développement féminin et fonctionnaire à la mairie d'Al Hoceima et Mohamed Nabil Benabdallah, ministre de l'Aménagement du territoire national, de l'urbanisme, de l'habitat et de la politique de la ville, ont répondu aux questions des deux animateurs. Dans un second temps, Wafae Malaki, qui dirige l'une des plus importante structure hôtelière de la ville d'Al Hoceima, a été invitée pour donner son témoignage. L'émission spéciale MRE en partenariat avec @yabiladi_maroc était en direct d'Al Hoceima ce matin. pic.twitter.com/6fiL0WAC43 — Radio 2M (@Radio2M) 12 juillet 2017 «Les réseaux sociaux ont nui à Al Hoceima» S'il y a un point sur lequel tous les invités et tous les Rifains se sont mis d'accord, c'est bien que la saison touristique débute mal cette année. Et pour cause, les évènements que vivent depuis huit mois les habitants et l'appropriation de l'opinion publique n'ont eu que des répercussions négatives sur Al Hoceima. Les habitants, les commerçants et les plagistes sur place, inquiets, restent unanimes : le tourisme est au point mort cette saison. Ces professionnels comptaient notamment sur la diaspora pour être présente et sauver leur chiffre d'affaire de l'année. Cela dit, Farid Tanjaoui, nuance et explique que «les choses sont en train de se normaliser (...), la situation est tout à fait normale». Ce n'est pourtant pas ce qu'avance la plupart des invités et des personnes rencontrées à Al Hoceima. Tous font état d'une baisse de fréquentation qui serait liée aux différentes revendications formulées par le Hirak. Ils soulignent aussi le rôle qu'ont eu les réseaux sociaux avec notamment la diffusion de contenus trompeurs. Dans ce sens, Mounir persiste et signe : «les réseaux sociaux ont diabolisé et dramatisé la situation». «Les personnes qui viennent sur place voient très bien que la réalité est tout autre et ce n'est qu'une minorité de personnes qui ont été touchées par ce phénomène. Le vrai problème c'est le manque de politique en faveur du tourisme. Il faut encourager les gens à venir», lance-t-il. D'ailleurs, ce point a également été pointé du doigt par Fatim-Zohra ; qui souligne le manque d'infrastructures dans la ville. «Si nous agissions pour construire déjà une route, cela permettrait de désenclaver la ville et toute la région. Ce qui contribuerait à générer de nouvelles ressources et encouragerait aux investissements», assure-t-elle. Wafae Malaki, professionnel du secteur hôtelier, pense même que «c'est indéniable». «Nous avons reçu à cette date seulement la moitié des réservations par rapport à ce que l'on a habituellement. Les réseaux sociaux ont noirci la ville d'Al Hoceima alors que le climat est paisible», estime-t-elle. Et la jeune femme d'ajouter : «nous avons pratiquement plus de 70% de la clientèle marocaine de l'étranger donc cette année, s'ils ne rentrent pas, ça va être difficile.» Quant au gouvernement et donc aux infrastructures en faveur de la région, Mohamed Nabil Benabdallah reste optimiste. «Les choses vont bon train et nous serons dans les délais», conclut-il. Une matinée de discussion qui a permis de mettre en exergue les réelles difficultés de la région. Au point que le prochain rendez-vous est fixé demain de 8h à 10h sur les ondes de Radio 2M. Cette fois-ci, une délégation de l'office national marocain de tourisme (ONMT) viendra parler du dispositif mis en place en faveur d'Al Hoceima en termes d'infrastructures touristiques. Pour écouter le replay de l'émission cliquer ici :