Pour prendre le contre-pied des stéréotypes qui pèsent sur l'islam, Seyran Ates, avocate germano-turque et célèbre activiste des droits des femmes musulmanes, a inauguré vendredi au centre de Berlin la mosquée Ibn-Rushd-Goethe, la première mosquée «progressiste» d'Allemagne, rapporte le journal suisse Le Temps. Dans cette mosquée qui détonne au milieu de la petite centaine de mosquées berlinoises, hommes et femmes prient côte à côte et les homosexuels y sont explicitement les bienvenus. Le lieu de culte est ouvert à tous les courants religieux de l'islam, aux chiites comme aux sunnites, aux alévis ou aux soufis. La salle de prière porte les noms du médecin et philosophe arabe de Castille Ibn Rushd (1126-1198) et du penseur allemand Wolfgang von Goethe, fin connaisseur de l'Islam et auteur du «Divan occidental-oriental», son dernier recueil poétique majeur composé de 12 livres. La mosquée veut être un lieu de débat et de questionnements, où les fidèles peuvent critiquer le prophète Mohamed et discuter de réformes de l'islam. «Seuls les niqabs et les tchadors seront interdits», précise la fondatrice. Signe de son ouverture, la nouvelle mosquée se situe au troisième étage d'un bâtiment... de la communauté protestante, qui comprend aussi une église et une crèche, indique la radio belge RTL. Parmi les membres fondateurs de cette mosquée, l'imam suissesse d'origine yéménite Elham Maea, Saïda Keller-Messahli, fondatrice en Suisse du «Forum pour un islam progressiste» ou encore le chercheur de Fribourg Abdel-Hakim Ourghi.