Le «Mouvement du 18 septembre pour l'indépendance du Rif», parrainé par le trafiquant de drogue Said Chaou, adresse une longue lettre à Antonio Guterres. L'entité demande au secrétaire général des Nations unies d'inscrire le Rif sur la liste de la 4e commission chargée des questions politiques et de la décolonisation. Le «Mouvement du 18 septembre pour l'indépendance du Rif», basé aux Pays-Bas, saisi le secrétaire général de l'ONU sur le «Hirak» d'Al Hoceima. Dans sa lettre adressée à Antonio Guterres, l'instance traite l'Etat marocain de «force d'occupation» et de «régime d'occupation» tout en évoquant la population de la région de «peuple rifain». S'inscrivant en faux avec le caractère pacifique des protestations brandi par les meneurs du «Hirak», le Mouvement du 18 septembre menace de riposter à la «répression de l'occupation marocaine». L'entité parrainée par le trafiquant de drogue, Said Chaou, assure au Portugais que «le droit à s'auto-défendre est légitime et universel». Et d'affirmer qu'ils sont «prêt à l'affrontement sur tous les niveaux et ce jusqu'à la libération» de l'ensemble du territoire. Le Mouvement n'a pas précisé dans sa missive au secrétaire général les mesures qu'il compte entreprendre pour tenir tête à l'Etat marocain. «Le droit à l'autodétermination» Les amis de Said Chaou demandent à Guterres d'envoyer une équipe onusienne au Rif en vue d' «enquêter sur les crimes commis par le régime marocain contre le peuple rifain», et une autre pour «surveiller les droits de l'Homme» dans la région. Sur la longue liste des revendications adressées au secrétaire général des Nations unies figurent également le «droit à l'autodétermination» du Rif. Et surtout soumettre le dossier devant la 4e Commission des Nations chargée des questions politiques et de la décolonisation. De toute évidence, cette lettre est tout sauf un coup d'épée dans l'eau ou un simple acte de propagande. Le «Mouvement du 18 septembre», grâce à son principal bailleur de fond, a déployé depuis le décès de Mohcine Fikri de grands efforts pour l'internationalisation du dossier. L'entité est d'ailleurs la cheville ouvrière de la Coordination européenne de solidarité avec le Rif, créée le 20 mai à Madrid. Le Mouvement jouit d'une influence sur certains groupes du «Hirak». Il était d'ailleurs le premier à appeler à la démilitarisation du Rif. Ce fut en novembre alors que Nasser Zefzafi et les siens ne l'ont brandi qu'en janvier.