L'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'homme, issu d'un partenariat entre la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) et l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT), fustige aujourd'hui dans un communiqué le septième report du procès de sept journalistes. «L'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'Homme (…) dénonce une nouvelle violation du droit à un procès équitable, alors que le procès de Maâti Monjib, Hicham Mansouri, Hisham Almiraat, Mohammed Essabr, Abdessamad Ait Aicha, Rachid Tarik et Maria Moukrim est reporté pour la septième fois consécutive», lit-on dès les premières lignes. Le 24 mai, le tribunal de première instance de Rabat avait balayé en quelques minutes ce procès, annonçant son report pour la septième fois. La prochaine audience aura lieu le 11 octobre. Cinq de ces sept défenseurs sont poursuivis pour «atteinte à la sécurité de l'Etat» et risquent entre un et cinq ans d'emprisonnement, sur la base de l'article 206 du Code pénal marocain, lit-on dans le communiqué. Les deux autres défenseurs sont accusés d'avoir reçu un financement de l'étranger sans en avoir notifié la réception au secrétariat général du gouvernement. Si les charges sont confirmées, les sept journalistes risquent une amende pouvant aller jusqu'à 10 000 dirhams (environ 1 000 euros), sur la base de l'article 8 de la Loi de 1958 réglementant le droit d'association. «Ce nouveau report d'audience est une violation du droit à un procès équitable des sept défenseurs et des garanties nécessaires à la défense, voire une forme de pression morale. En maintenant cette pression, les autorités cherchent à isoler et à décourager les prévenus qui n'ont pas l'opportunité de se défendre au cours d'un procès public et contradictoire», a réagi Hafidha Chekir, vice-présidente de la FIDH.