Cet après-midi à la Chambre des représentants a eu lieu le premier face-à-face entre les députés du PJD et le ministre de l'Education nationale sur le projet de la révision des manuels de l'éducation islamique. Les islamistes ont reproché à la tutelle de prendre uniquement en considération les observations de l'Association marocaine des enseignants de philosophie. Le projet polémique de la révision de certains manuels d'éducation islamique se fraie un chemin à la Chambre des représentants. Le groupe des députés PJD a en effet abordé le sujet ce mardi lors de la session des questions orales. En réponse à leurs interrogations, Mohamed Hassad a essayé d'arrondir les angles, assurant que la demande émanant du bureau de l'Association marocaine des enseignants de philosophie (AMEP) «concerne uniquement trois lignes d'un seul livre et non pas tous les manuels» de la discipline. Le ministre de l'Education nationale s'est dit ouvert à toute révision des programmes scolaires à condition qu'elle «ne porte atteinte ni à l'islam ni au contexte de tolérance qui prévaut au Maroc [et] n'incite pas à la violence». Sur les traces des critiques d'Abdelilah Benkirane Mohamed Hassad a précisé qu'il «n'est pas habilité à examiner cette question», affirmant qu'il laisse «le soin aux personnes ayant les compétences nécessaires de décider de la révision ou non». Dans son droit de commentaire, une députée du PJD a reproché à la tutelle de prendre uniquement en considération les observations d'une seule partie, à savoir celles de l'Association marocaine des enseignants de philosophie. S'inscrivant en faux contre la démarche du département de Mohamed Hassad, la parlementaire a plaidé pour une intégration des inspecteurs et des enseignants de l'éducation islamique dans le projet de révision porté par l'AMEP. Ces entités proches des islamistes de la Lampe avaient condamné les velléités attribuées à l'ex-ministre de l'Education nationale, Rachid Belmokhtar, de renommer l'«éducation islamique» en «éducation religieuse». Mohamed Hassad «joue avec le feu», avait martelé mi-avril Abdelilah Benkirane devant les conseillers et les députés islamistes. L'ancien chef du gouvernement s'était dit surpris de la programmation de la réunion entre un haut cadre du ministère et le bureau de l'AMEP, deux jours seulement après la nomination du ministre au sein du cabinet El Othmani.