La cour administrative d'Oujda a rejeté la plainte des habitants de Saidia contre le bétonnage de la plage. Un café est en train de prendre forme sur le littoral de la ville connue pourtant pour sa longue et belle plage à perte de vue. Une loi existe pourtant dans le droit marocain, une loi censée défendre l'environnement. «J'ai été perturbé par cette décision, je ne m'y attendais pas, la loi est pourtant claire», répond d'emblée Mohammed Benata, membre de l'association de solidarité et de coopération de l'Oriental à Yabiladi. L'ONG s'est mobilisée depuis plusieurs mois en appelant les autorités à arrêter des travaux irrespectueux de la loi et de l'environnement sur la plage de Saïdia, en vain. Infractions de la loi 81-12 relative au littoral Des manifestations, des lettres de protestation, un recours à la justice sans pouvoir mettre fin au bétonnage de l'étendue de sable large de 100 mètres au profit des cafétérias. L'activiste nous explique toutefois que le chantier sur Cap de l'eau, une extension de la plage de Saidia où des résidences allaient être construites, s'est arrêté momentanément. Une commission d'officielle a été constituée, après plusieurs mouvements contestataires des habitants. Maigre lot de consolation piur les militants de la défense de l'environnement qui ont foi en leur bon droit. Du côté de l'Atlantique la situation n'est guère plus réjouissante. A Mohammedia en 2015, les habitants du quartier la Siesta et les écologistes marocains avaient demandé l'arrêt de la destruction des dernières dunes de sable de cette ville côtière, située au nord de Casablanca. La loi sur le littoral promulguée en cette période avait été balayée d'un revers de main de la part des autorités et du promoteur qui après avoir acheté des terrains les a transformés en lotissement. Les officiels avaient présenté à leur tour des arguments qui pèsent peu devant la solidité de la loi 81-12. L'article 13 interdit de porter atteinte à l'état naturel du rivage de la mer notamment par endiguement, enrochement, remblaiement, abattage d'arbres, défrichement ou modification de sa topographie. Ce que prévoit la loi Parmi les exceptions auxquelles ne s'appliquent pas l'interdiction ne figurent aucunement les projets immobiliers ou commerciaux. Dans l'article 15, il est institué une zone non constructible, adjacente au littoral d'une largeur de cent mètres (100 m), calculée à partir de la limite terrestre de ce littoral. L'article 50 prévoit l'application de peines sévères prévues pour non-respect de cette loi : emprisonnement de deux mois à deux ans et d'une amende d'un montant de 20.000 à 500.000 dirhams ou de l'une de ces deux peines à quiconque édifie ou autorise l'édification de toute construction ou installation dans la zone non constructible en violation des dispositions de l'article 15 de la présente loi. Par ailleurs cette même loi ordonne la démolition de la construction ou de l'installation et la remise des espaces concernés en l'état antérieur, aux frais de l'auteur de l'infraction.