Le Maroc enregistre une évolution de ses exportations, notamment celles de phosphates et ses dérivées qui ont presque doublées, selon l'Office des changes. Cette augmentation s'explique par la forte demande des Etats-Unis. Toutefois, la balance commerciale reste déficitaire suite à une tendance haussière des importations des produits énergétiques. L'Office des Changes vient de publier ses indicateurs mensuels des échanges extérieurs. Au terme de l'exercice 2010, les exportations marocaines enregistrent généralement des accroissements considérables. Que ce soit les produits finis de consommation, les produits bruts d'origine animale et végétale, ou encore l'or, tous ces biens ont fait l'objet d'une forte demande à l'extérieur du pays.. Une année florissante pour les exportations marocaines de phosphates et ses dérivés Selon le rapport de l'organisme, les exportations de phosphates et dérivés ont enregistré «une hausse significative» de 96,6% en fin décembre 2010. En effet, elles passent ainsi de 18,12 MMDH en 2009 à 35,63 MMDH, rapporte la MAP. La demande extérieure d'acide phosphorique s'est accrue, rapportant à l'Etat 5,53 MMDH. Le prix moyen à l'exportation de l'acide phosphorique a atteint les 5,794 DH/T contre 4,217 DH/T. Idem pour les exportations des engrais naturels qui ont rapporté en 2010 plus de deux fois plus qu'en 2009 (+132,38%). En outre, le prix moyen à l'exportation de ces engrais est fixé à 3,762 DH/T contre 2,461 DH/T en 2009. Des résultats justifiés…mais sans un grand changement Le Maroc signe sa place de leader mondial en matière d'exportation de phosphates grâce à sa performance. Le pays doit sa position à l'entreprise de l'Office chérifienne des phosphates (OCP). La grande porte s'est ouverte pour le Maroc, lorsque les scientifiques ont identifié une éventuelle pénurie à venir aux Etats-Unis. Ce pays, qui était encore en 2005 premier producteur de phosphates, doit faire quelques économies. Le tarissement de ses gisements étant prévu dans 50 ans, le pays s'est tourné vers l'exportateur et le producteur «leaders» à savoir, le Maroc et la Chine. Une autre prouesse des exportations est celle des engrais naturels et chimiques. Ce sont là les évolutions les plus marquantes en matière d'exportations de biens. Moins de tomates exportées, plus de pétrol importé Cependant, l'export marocain a pris un coup suite à une diminution des exportations de produits alimentaires. Les clients étrangers du Royaume auraient revu à la baisse leurs achats de tomates fraiches, des légumes frais, de poisson et des crustacés. Parallèlement, l'import des biens a, lui aussi, progressé de manière considérable, notamment celui des produits énergétiques à savoir, l'huile brute de pétrole, le gaz de pétrole et les autres hydrocarbures. Par contre les produits finis d'équipement sont restés quasiment stables. Au final, l'augmentation des exportations n'a pas occasionné un changement de la balance commerciale (biens), car celle-ci reste déficitaire. D'après le rapport de l'Office des changes, le déficit a augmenté de 0,2% en 2010, soit 312 400 000 DH. L'enjeu pour le Maroc consiste aujourd'hui à davantage booster ses exportations et stabiliser ses importations, pour arriver à une balance commerciale nulle, voire même excédentaire.