Du 02 au 04 février 2011, le Maroc abritera un séminaire sur le désarmement dans le monde. Occasion pour les différents participants de se pencher sur le transfert et le contrôle d'armes à l'échelon international mais aussi de préparer la conférence des Nations Unies sur les négociations à propos du traité sur le commerce des armes prévu en 2012. Une rencontre qui traduit aussi l'engagement du Royaume dans le processus de réglementation du trafic des armes. Au cours de l'année 2009, en dépit de la crise économique qui a sévit dans le monde, les dépenses militaires avaient atteint des seuils alarmants. A en croire le rapport du Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) au cours de cette année 1531 milliards de dollars ont été consacrés au secteur militaire, soit une hausse de 5,9 % par rapport à 2008 et de 49 % par rapport à 2000. Au delà des chiffres, ces révélations témoignent de l'ampleur de la vente d'armes dans le monde. En vue de réglementer ce marché à défaut de le freiner, les Etats de la planète ont initié des rencontres pour harmoniser les positions des pays sur la question. C'est d'ailleurs dans cette optique que s'inscrit le séminaire qu'abritera la capitale du Royaume du 2 au 4 février prochain. Vers une législation sur le trafic d'armes Montrer les signes avant-coureurs pour les négociations sur le traité sur le commerce des armes (TCA), c'est l'un des objectifs des séminaristes. Ainsi, d'après un communiqué de l'Institut des Nations unies pour la recherche sur le désarmement, cette rencontre mobilisera des représentants de 26 pays, des organisations internationales mais aussi des membres de la société civile. Ces différents acteurs devront se pencher sur les modalités du transfert et de contrôle des armes a l'échelle planétaire. Ce séminaire qui fait partie du programme de l'Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR) survient à un an de la conférence des Nations Unies sur le TCA à New York en 2012. C'est une étape supplementaire pour la mise sur pied d'un texte definitif sur le trafic des armes. Il faut rappeler que l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté depuis le 3 décembre 2009 une résolution sur le "traité sur le commerce des armes". En 2012, aux Etats-Unis, elle sera soumise à l'approbation des états membres. Le Maroc troisième client de l'industrie militaire espagnole Dans le marché des arsenaux militaires, le Maroc est loin d'être un spectateur. Déjà en 2010, les dépenses militaires du Royaume ont représenté 3,4% de son PIB. De même selon un rapport du gouvernement espagnol, le Maroc a dépensé 113,9 millions d'euros en 2008 pour l'achat de matériel militaire à l'Espagne. Ce qui fait de lui le premier partenaire de l'Espagne hors Europe, selon la même source. Le Maroc s'avère même être dans le peloton de tête dans l'importation d'armes au niveau du continent africain si l'on se fie aux résultats du rapport publié par le bureau d'études américain de consulting, de marketing de défense et d'armement Forecast International (FI). Selon cet organisme américain, les autorités ont même doublé le budget de la défense dans la fourchette 2005-2009. Le pays ne cesse aussi de renforcer sa présence militaire dans la région du Maghreb. Pour l'Institut International de recherche pour la paix (SIPRI) ,le Maroc était en 2008 le 5e pays arabe qui dépense le plus dans le marché de l'armement. Il faut néanmoins souligner qu'une législation sur le trafic des armes existe dans le Royaume. Il s'agit du dahir du 31 mars 1937 qui réglemente l'importation, le commerce, le port, la détention d'armes.