Le ministre de la Justice a récemment demandé aux procureurs du roi de durcir les peines contre les auteurs d'actes de vandalisme sur les terrains de football. Quelques jours plus tard, s'est tenue au siège du ministère de l'Intérieur une réunion élargie visant à trouver des solutions pour lutter contre le hooliganisme. Hier et aujourd'hui, le siège du ministère de l'Intérieur a accueilli une rencontre consacrée à l'examen des moyens à mettre en œuvre pour faire face à la montée des actes de hooliganisme dans les stades de football marocains. Au tour de la table, étaient réunies les ministres de la Justice, de la Jeunesse et des Sports, le n°2 de l'Intérieur, le président de la FRMF et des représentants de la gendarmerie royale, de la DGSN et des Forces auxiliaires. A l'issue de ces deux jours, les parties concernées ont convenu de renforcer la coordination institutionnelle entre les différents intervenants. Cet objectif passe nécessairement par la publication dans les plus brefs délais du texte applicatif de la loi 09/09, entrée en vigueur le 2 octobre 2011. Il a ainsi été décidé de ressusciter ce cadre juridique. A cet effet, il a été demandé de «veiller à appliquer avec la fermeté et la rigueur nécessaires à l'application des articles de la loi 09/09 contre les individus impliqués dans des actes de violence sportive». Interdire les hooligans d'entrer dans les stades Le Maroc, s'inspirant d'expériences réussies en Europe, prévoit d'empêcher les auteurs d'actes de vandalisme connus par les services de sûreté d'accéder aux terrains de football le jour des matchs. La même mesure devrait frapper les mineurs non-accompagnés. Seulement la mise en œuvre de ces deux décisions ne s'annonce guère facile pour les autorités. Et pour cause, il suffira de graisser la patte d'un agent de la sécurité privé ou public pour qu'enfants et hooligans entrent tranquillement aux stades. Les participants à la réunion au siège du ministère de l'Intérieur n'écartent pas d'interdire également les déplacements des supporters lorsque leur équipe joue à l'extérieur s'ils «constituaient une menace à la sûreté générale». Ils ont par ailleurs décidé d'équiper, d'ici la fin de 2016, les stades de technologie de surveillance des mouvements de foule. Au terme de deux jours d'examens de la situation, la commission a décidé de tenir des réunions mensuelles pour s'assurer de l'état d'avancement de l'ensemble des résolutions. En octobre dernier et suite à plusieurs journées de Botola entachées de violence, la Direction générale de la sûreté nationale et la Fédération royale de football avaient convenu de lutter ensemble contre les actes de vandalisme. Mais sans parvenir à circonscrire la montée du phénomène.