La Banque mondiale vient de publier une toute nouvelle étude sur la manière dont les pays favorisent le business agricole. Il en ressort que sur ce point le Maroc se démarque en termes de réglementation, mais piétine quand il s'agit de financement. Détails. Le Maroc se démarque dans la réglementation de l'entrepreneuriat agricole, mais piétine en matière de financement. C'est ce qui ressort du rapport intitulé «Enabling the business of Agriculture 2016» et publié en fin de semaine dernière par la Banque mondiale. Cette nouvelle étude -qui est à sa première édition- passe en revue les règlements qui touchent l'entreprise privée dans le secteur agroalimentaire dans 40 pays à travers le monde. Dix pays ont été choisis comme pilotes de l'étude, il s'agit de l'Ethiopie, le Guatemala, le Mozambique, le Nepal, les Philippines, le Rwanda, l'Espagne, l'Uganda, l'Ukraine et le Maroc. L'étude est articulée autour de six indicateurs, à savoir les semences, les engrais, la machinerie, la finance, le transport et les marchés. Chacun est noté sur 100 sur la base d'une enquête menée auprès des représentants du secteur public, des répondants du secteur privé, des organisations paysannes, des spécialistes d'institutions universitaires ou de recherche. Points forts, points faibles Le Maroc obtient sa meilleure note au niveau des semences, soit 85,6. Il fait ainsi mieux que certains pays de l'OCDE, comme l'Espagne (81,3) ou la Pologne (78,1). Selon les auteurs de l'étude, le royaume dispose d'une «réglementation intelligente en place pour l'enregistrement, la certification et le développement de nouvelles variétés de semences». Le Maroc se démarque également au niveau des marchés (72,3). Il arrive à écouler sa production agricole tant sur le marché intérieur, qu'extérieur. Le royaume s'avère moyen en matière d'engrais. Le système de contrôle de la qualité des engrais est jugé excellent, mais le Maroc piétine quand il s'agit des lois et règlements autour de l'enregistrement des produits d'engrais. Idem pour la machinerie. Le pays dispose de certains engins peu répandus en Afrique notamment, mais le système de maintenance des tracteurs reste peu fiable. De plus les formations à l'entretien de ces machines ne sont pas régies et suivies, selon le rapport. Par ailleurs, le bât blesse au niveau du financement agricole. Ici, le Maroc s'en sort avec un score de 0/100, qui s'explique soit en raison d'un manque d'informations, soit en raison de l'impossibilité légale pour les entreprises agricoles de recourir à d'autres financements que les financements classiques. «Bien conçues, les lois et règlements de l'agrobusiness sont le fondement des efforts nationaux et mondiaux pour répondre aux défis agricoles de taille auquels le monde fera face dans les prochaines années. En se concentrant sur les éléments clés de la production alimentaire et de la chaîne valeur de distribution, le présent rapport espère promouvoir des systèmes réglementaires qui permettent aux entreprises agroalimentaires durables et inclusives de prendre racine et prospérer», a déclaré Preeti Ahuja, manager à la Banque mondiale et co-auteur de l'étude.