Une mosquée a été saccagée en marge d'une manifestation consécutive à l'agression de deux pompiers et d'un policier à Ajaccio. Les choses ont rapidement dégénéré et les éléments les plus radicaux se sont transformés en milice islamophobe pour mener une expédition punitive contre les agresseurs prétendument musulmans. La milice a mis à sac la mosquée d'une cité populaire d'Ajaccio et partiellement brûlé des exemplaires du Coran. Une profanation qui n'a pas manqué de susciter des condamnations. Crédit Photo: La Provence Crédit Photo: LE Dauphiné Crédit Photo: La Provence Crédit Photo: Desdomesetdesminarets La mosquée porte encore les stigmates des actes islamophobes. Des manifestants ont saccagé hier dans une cité populaire d'Ajaccio en Corse, le lieu de culte et tenté de brûler des livres et exemplaires du Coran, rapporte la presse française. Plusieurs événements simultanés ont déclenché la furie de cette milice islamophobe. Selon le préfet de l'Ile de beauté, jeudi dernier, les services municipaux ont procédé à l'enlèvement à titre préventif de «400 palette de bois et une tonne de pneumatiques et d'un engin incendiaire». Toujours selon le préfet un «incendie volontaire» a été allumé pour tendre «un guet-apens» aux forces de l'ordre. Les pompiers arrivés sur place pour tenter de maîtriser l'incendie ont reçu des projectiles. Les policiers qui ont tenté d'intervenir ont aussi reçu des éclats de verre. Des échauffourées ont alors éclaté entre les forces de l'ordre et des jeunes encagoulés. Deux pompiers et un policier ont été blessés dans les heurts. Sans procéder à des interpellations, la police a saisi des battes de baseball et des clubs de golf mais le calme est revenu tard dans la nuit de jeudi à vendredi Le lendemain dans l'après-midi, en soutien aux pompiers et policier blessés, plus de 600 personnes se sont rassemblées pour une manifestation pacifique devant la préfecture. Mais en marge de la manifestation quelques 250 à 300 éléments radicaux ont décidé d'envahir le quartier où s'étaient produites les échauffourées la veille. Ils entendaient débusquer les agresseurs des policiers. Au son des slogans «Arabi fora (les Arabes dehors) !» ou «On est chez nous !», la tension monte. Les policiers déployés sur place, empêchent les manifestants de rentrer dans les maisons. Le groupe radical se dirige alors vers la mosquée, fracasse la vitre de l'édifice religieux. Il pénètre ensuite à l'intérieur et tente d'y mettre le feu. Résultat : mosquée saccagée, livres autodafés, corans partiellement brûlés. Réactions de condamnation de l'agression et de la profanation Au lendemain de cet acte islamophobe, plusieurs réactions d'indignations ont fusé. Invité sur BFM TV, le président de l'Observatoire contre l'islamophobie en France affilié au CFCM, Abdallah Zekri a condamné l'agression et le saccage de la mosquée en indiquant que cet acte portait atteinte au vivre-ensemble. «Le peuple corse doit se souvenir de son histoire, pendant la Seconde Guerre mondiale, ce sont les tirailleurs musulmans qui sont venus défendre et libérer la Corse. Donc il y a un passé, il y a une histoire. Et surtout en cette période de fêtes, il ne faut pas se faire la guerre les uns les autres», rappelle-t-il. Dans un communiqué, le ministre de Bernard Cazeneuve a déploré de «exactions intolérables, aux relents de racisme et de xénophobie» qui «ne sauraient rester impunies tant elles portent atteintes aux valeurs même de la République». Sur Twitter, le Premier ministre, Manuel Valls dénonce une «agression intolérable des pompiers» et une «profanation inacceptable d'un lieu de prière musulman». Retrouvez mon communiqué de presse sur la situation en #Corse pic.twitter.com/PLdO7Bdo6S — Bernard Cazeneuve (@BCazeneuve) 25 Décembre 2015 Corse : après l'agression intolérable de pompiers, profanation inacceptable d'un lieu de prière musulman. Respect de la loi républicaine. — Manuel Valls (@manuelvalls) 25 Décembre 2015