Selon le département d'Ahmed Lahlimi, le nombre des amazighophones est en baisse. Ils ne sont que 26,7% de la population marocaine contre 28% lors du recensement de 2004. Des associations amazighes crient à la «falsification» alors que d'autres appellent à éviter les «surenchères politiciennes». Au Maroc, les berbérophones ne représentent que 26,7% sur une population de 33,8 millions d'habitants. Ce taux a été révélé par le n°1 du Haut-commissariat au Plan, Ahmed Lahlimi, à l'occasion d'un point d'un presse consacré à la présentation des résultats détaillés du recensement de septembre 2014. Les affirmations d'Ahmed Lahlimi ont provoqué une levée de bois vert dans les rangs de quelques ONG amazighes, dénonçant une nouvelle manœuvre du patron du HCP destinée à «falsifier» les données sur la présence réelle des Amazighs dans le Royaume. En l'absence d'études officielles, des associations estiment le nombre d'Amazighs à 60% de la population marocaine alors que d'autre avancent 70% mais toujours sans apporter de preuves. Ces résultats ne sont que le prolongement du pourcentage annoncé par le même organisme public à l'issue du recensement de 2004 qui était de 28%, tiennent-elles à rappeler. Un autre son de cloche Le Rassemblement mondial des Amazighs, fer de lance des radicaux, a dit dans un communiqué s'attendre à ces conclusions, estimant qu'elles «étaient préparées d'avance». Le RMA avait, pour rappel, appelé au boycott du recensement de 2014, arguant du non-respect du HCP des recommandations des Nations Unies dans ce genre d'opération. Cette position du RMA n'est pas partagée par le Réseau Azeta. «Malheureusement ce taux est le seul repère officiel qui se présente à nous pour demander au gouvernement l'opérationnalisation de l'officialisation de la langue amazighe conformément à l'article 5 de la constitution», nous confie Youssef Laârej, président de l'ONG. Il admet un recul des berbérophones notamment dans les villes. «Pour nous l'enjeu de minorité et majorité est un faux débat. Ce sont des surenchères politiciennes qui ne servent en aucun cas la cause amazighe. En revanche il est urgent la mise en œuvre d'une politique de sauvegarde du patrimoine linguistique amazigh, menacé de disparition dans certaines zones du pays. Par exemple l'UNESCO avait déjà lancé l'alerte à propos de la perte du dialecte local à Figuig», a-t-il prévenu. Le recteur de l'IRCAM se dit également « surpris » Sans aller jusqu'à adopter les positions des ONG les plus radicales, Ahmed boukouss, le recteur de l'IRCAM (Institut royal de la culture amazighe au Maroc) s'est dit « surpris » des résultats sur le nombre des amazighophones calculé par le HCP. « Il est difficile d'accepter la baisse, entre 2004 et 2014, de 2% des personnes parlant la langue amazighe alors que la croissance démographique a enregistré une croissance. La logique veut que ce taux augmente », a-t-il expliqué au site alayoum24. Boukouss admet qu'il a « des observations » et des « réserves » sur les comportements de certains recenseurs et « la manière avec laquelle les questions concernant l'amazighité ont été posées ».