Les éléveurs belges sont furieux contre le ministre belge du Bien-être animal. L'appel au boycott du sacrifice a été suivie en masse par la communauté musulmane ce qui se répercute sur le chiffre d'affaires des éléveurs qui se retrouvent avec beaucoup de bêtes invendues. Détails. Il sera difficile de le chiffrer mais le boycott de la fête du Sacrifice a porté un coup dur aux éleveurs belges. Après l'interdiction de l'abattage rituel sans étourdissement en Flandre et en Wallonie par le ministère flamand du Bien-être animal, les musulmans de Belgique ont respecté en masse cet appel au boycott. Certains ont préféré faire appel à leurs proches pour qu'ils fassent le sacrifice en leur nom dans leur pays d'origine notamment au Maroc et en Turquie. D'autres par contre ont préféré consacrer la somme destinée à l'achat de la bête à sacrifier à une famille nécessiteuse plutôt que de procéder au rituel de l'Aïd al Adha. Une situation qui a déclenché l'ire des éleveurs belges qui s'en prennent au ministre. Le Soir rapporte le témoignage d'un éleveur en furie à tel point qu'il irait «déverser du purin au cabinet du ministre». Lui emboitant le pas, un autre éleveur fait le bilan du préjudice : 15000 euros de pertes et ses yeux pour pleurer. «En n'autorisant plus les abattoirs temporaires sans étourdissement, ce sont les petits éleveurs qu'il [le ministre du Bien-être animal, NDLR] pénalise », explique-t-il avant d'ajouter «Je reste avec plusieurs centaines de moutons sur les bras. Et pour les vendre, ça ne va pas être facile. C'est comme pour le lait, plus il y en a, moins on nous offre un prix décent ! ». Des abattoirs déserts A Droixhe, l'abattoir a été déserté cette année par la communauté musulmane. Seules 4 bêtes ont pu être sacrifiées alors que l'année dernière 400 moutons avaient été égorgés, 281 sur le site temporaire et 131 à l'abbatoir fixe. Le site de Droixhe qui espérait une arrivée en masse de la communauté musulmane en provenance de Verviers a vu ses conteneurs accueillant les déchets rester vides durant toute la période du sacrifice. Le constat est le même en région Bruxelloise où la question de l'interdiction de l'abattage sans étourdissement ne se pose pas. A en croire la presse locale, les sites de Schaerbeek, Anderlecht et Molenbeek-Saint-Jean ont enregistré des bilans en deçà des estimations des années précédentes. A Molenbeek-Saint-Jean, 70 bêtes ont été sacrifiés tandis que l'abattoir permanent d'Anderlecht n'a accueilli que 64 moutons, selon la commune. Schaerbeek fait mieux avec 114 têtes ; loin des 400 moutons comptabilisés les années précédentes. «Cela est surtout lié au boycott des mosquées marocaines», tente d'expliquer Marc Weber, le chef de cabinet du bourgmestre de Schaerbeek qui ajoute que «les inscrits proviennent surtout des communautés turque et albanaise, qui sont importantes sur notre territoire» A l'heure actuelle, il est difficile de déterminer exactement les pertes engendrées par le boycott de la communauté musulmane sur les revenus des éleveurs. Mais une chose est sûre, la stratégie de boycott a bien fonctionné. Elle pourrait peut être obliger le ministre du Bien-être animal à revoir cette interdiction.