Un des premiers défenseurs du Polisario en Grande-Bretagne a été élu, ce samedi, à la tête du Parti Travailliste. La nouvelle devrait interpeller la diplomatie marocaine. Jeremy Corbyn, 66 ans, a été élu secrétaire général du Parti Travailliste britannique, la première force d'opposition en Grande-Bretagne. Il succède à Ed Miliband qui avait présenté sa démission le 8 mai suite à la défaite du Labour aux élections législatives. Député depuis 32 ans, il a remporté aujourd'hui les élections internes de son parti avec 59,5% des voix des militants. Cette victoire est, dans une certaine mesure, une mauvaise nouvelle pour le Maroc. Et pour cause Corbyn est connu pour ses positions en faveur des thèses du Polisario au Royaume-Uni et en Europe. Il assure notamment la présidence du Groupe interparlementaire d'amitié avec le peuple sahraoui. Le Polisario gagne un avocat de marque Sa proximité avec le Polisario remonte à plusieurs années. En 1983, il avait lancé le comité parlementaire pour soutenir le mouvement séparatiste. Depuis son engagement n'a pas faiblit. En 2002 il avait même déposé au parlement britannique une motion soutenant «le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui» pour appeler «le Conseil de sécurité à organiser un référendum». Heureusement pour Rabat, la proposition de loi n'a jamais été soumise au débat par les députés. Ce petit revers n'a pas pour autant découragé Corbyn. En février 2011, il avait pris la tête d'une délégation britannique composée de parlementaires, de journalistes et d'acteurs associatifs pour effectuer une visite dans les camps de Tindouf. Depuis ses déplacements dans les camps sont fréquents. Le dernier en date remonte à février 2014 et il s'était conclu par un rapport présenté de retour à la presse anglaise. Aujourd'hui, Jeremy Corbyn est complétement sorti de l'anonymat. Ce chef de fil de l'aile gauche du Labour est déjà à la Une des médias internationaux. Le Polisario gagne incontestablement un avocat de marque mais tout n'est pas perdu d'avance pour le Maroc. Après l'annonce de l'élection de Corbyn, trois députés du Parti Travailliste ont présenté leur démission du «gouvernement de l'opposition», marquant ainsi leurs désaccords avec la ligne gauchiste de leur nouveau leader. La diplomatie de Rabat saura-t-elle profiter de cette division pour défendre sa position au sein du Labour ?