Mohammed Boumediane est un justicier anti-hacker dans le monde de la sécurité informatique. Ce Marocain né il y a 28 ans à Meknès a puisé ses superpouvoirs dans la création du scanner HTTPCS (Hypertext Transfer Protocol Certified Secure) qui permet de détecter les vulnérabilités et les failles de sécurité dans les applications web, les sites web et les SaaS. HTTPCS protège ainsi, sans installation ou configuration particulière, les sites web contre les pirates, les fuites et les vols de données. La start-up qui commercialise cette solution, Ziwit crée par Mohammed Boumediane en 2011 au Maroc mais domiciliée à Montpellier en France, a séduit les géants du monde informatique comme Google, Twitter, Oracle et d'autres entreprises du CAC 40 parmi ses 8400 clients. Et comme tous les justiciers ont une prédestination pour leur mission, Mohammed Boumediane a décroché son Bac à l'âge de 16 ans avec la note exceptionnelle de … 19,5/20 avant de décrocher un diplôme d'ingénieur en sécurité de l'information et cryptologie. Auparavant, il a taillé son costume de justicier dans la participation à l'âge de 14 ans à des concours pour détecter les failles de sécurités de Google ou Microsoft. Aujourd'hui que Ziwit se prépare à entrer en bourse, Mohammed Boumediane se dévoile dans une interview pour Yabiladi dans laquelle il ne cache pas son attachement et ses projets pour le Maroc. Mouhamed Boumediane, PDG de la start-up Ziwit img id="article_img_2" itemprop="image" src="https://static.yabiladi.com/files/articles/987b4a8fe8c649e4d064fcd52026c4cc370.jpg" alt="Le numéro 286 du magazine Capital l'avait présenté comme le \" super-héros de la cybersécurité\"" / Le numéro 286 du magazine Capital l'avait présenté comme le "super-héros de la cybersécurité" Yabiladi : Comment vous êtes-vous retrouvé à protéger des géants comme Google, Twitter, Adobe ou encore Oracle ? Mohammed Boumediane : La jeunesse marocaine dont je pense faire partie a une certaine audace, une rage et une forte envie de réussite. Mais j'ai aussi eu beaucoup de chance dans ma vie d'entrepreneur notamment grâce à de très belles rencontres qui ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Par exemple, je dois en grande partie le contrat d'Adobe à un ancien ministre français. C'est lors d'une visite à San Francisco avec une délégation française que j'ai pu rencontrer les décideurs d'Adobe et les séduire avec la techno de notre scanner HTTPCS. Ce beau pays qu'est la France aide particulièrement des entreprises telles que la mienne, à développer leur business. Votre prochaine étape est l'entrée en bourse de votre entreprise. Cela vous fait-il peur ? Je ne peux effectivement pas cacher que j'ai peur pour plusieurs raisons. Par exemple la vision du marché à court terme alors que j'ai développé jusqu'à présent une approche long terme, avec d'énormes investissements en recherche et développement. Malgré cela, je pense que c'est un choix nécessaire. ZIWIT a de beaux projets qui doivent être réalisés rapidement afin de garder notre avantage technologique et continuer à dominer notre marché. Pourquoi ne pas avoir pensé à implanter votre entreprise au Maroc pour amorcer une dynamique qui ferait du Maroc, un pays leader en cyber-sécurité ? ZIWIT est déjà implantée au Maroc depuis plusieurs années, et plus précisément à Meknès. Nous avons fait le choix de la France pour notre siège social car cela nous offre d'énormes avantages qui favorisent la poursuite de nos projets R&D, de nos recrutements mais également notre développement international. Cela passe par des moyens de communication et de transports beaucoup plus développés et des aides spécifiques aux entreprises innovantes… Je ne doute pas que le Maroc puisse devenir leader et ce, dans plusieurs domaines. La proximité avec l'Europe, la stabilité politique du pays et aussi notre richesse en matière grise propulse le Maroc en première position pour attirer les leaders. Mais certains changements devront être opérés, afin de libéraliser certains marchés, offrir d'avantages d'aides aux entreprises qui s'installent, soutenir et accompagner les startups nationales, attirer les investisseurs étrangers … Envisagez-vous de piloter des projets marocains en matière de cyber-sécurité et tenter de recruter des compétences d'ingénieurs marocains? Nous avons plusieurs projets en cours au Maroc et dans la région. C'est un marché porteur qui ne fait que se développer bien qu'il soit malheureusement ralenti par des difficultés administratives. Le Maroc a beaucoup développé l'offshoring est c'est une bonne chose, maintenant il faut passer à l'étape suivante, créer le Google made in Morocco. Gardez-vous une certaine nostalgie du pays natal malgré votre agenda chargé ? A quelle fréquence visitez-vous votre pays d'origine ? Je suis né à Meknès et j'y ai étudié jusqu'à l'obtention de mon baccalauréat. Je n'ai donc pas que de la nostalgie, mais surtout un besoin de venir ici, au moins une fois par mois. Voir ma famille est une source d'énergie pour moi et un repère qui me rappelle que je peux toujours compter sur eux. Ma réussite en dépend beaucoup. Quand tes parents te disent "fonce, Dieu est avec toi", tu ne peux pas échouer ! Quels conseils donnez-vous aux jeunes passionnés d'informatique qui rêvent comme vous de créer leur entreprise ? Il faut avoir du courage, rien n'est impossible, rien n'est loin, rien n'est que pour les autres. Nous avons tous UNE chance de réussir, il faut juste y croire et la saisir au bon moment. Contrairement à ce qu'on peut croire, avoir l'idée n'est pas le plus important il faut surtout avoir l'envie. Cette envie qui se transforme en rage et qui vous fait réveiller chaque jour très tôt le matin. Il faut fixer un point, un point très haut, et essayer de l'atteindre. Avoir des vraies valeurs, respecter son business en respectant ses clients, ses collaborateurs, ses produits … Et surtout ne jamais se détourner du chemin qui nous mène à la réussite, j'aime bien Confucius lorsqu'il dit que «lorsque tu fais quelque chose, saches que tu auras contre toi ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui voulaient le contraire, et l'immense majorité de ceux qui ne voulaient rien faire.»