Du nouveau dans l'affaire du naufrage de la patera coulée par la Guardia Civile à Lanzarote en décembre 2012. C'est ce jeudi que le délibéré du procès des trois Marocains arrêtés en janvier dernier dans le cadre de cette affaire a été rendu par le tribunal de Las Palmas. Reconnus coupables du naufrage, ils ont écopé de trois ans de prison chacun. Les trois ressortissants marocains ont été reconnus comme étant les «patrons» et «percepteur» de la patera coulée le 13 décembre 2012 par la Guardia Civil. Les trois prévenus qui ont comparu par vidéoconférence, ont été condamnés à au moins 3 ans de prison, indique l'agence EFE reprise par un site local. Jamaal Zhouani, reconnu comme étant le principal responsable de l'embarcation a été condamné à 3 ans et 6 mois de prison. Aziz Yazine et Aziz Zaroual, reconnus respectivement «second patron» et «percepteur», ont été condamnés chacun à 3 ans et 3 mois de prison ferme. Jamal Zhouani considéré comme le conducteur de la patera Le tribunal a estimé que Jamaal Zhouani, «patron principal», s'étant rendu compte de l'arrivée imminente de la patrouille de la Guardia Civil, se serait dissimulé parmi les occupants de la pirogue, laissant l'embarcation sans gouvernail ; ce qui aurait provoqué le naufrage. Par ailleurs, le ministère public espagnol a estimé, entre 400 et 500 euros, les sommes individuelles versées par les migrants au «percepteur» Aziz Zaroual pour accéder à la patera. Et à noter que le tribunal ne s'est prononcé que sur l'implication des trois marocains. Le volet de l'affaire concernant les circonstances du naufrage sera étudié lors d'un autre procès qui doit s'ouvrir bientôt. Pour rappel, une patera avec à son bord à peu près une trentaine de migrants partie du Maroc à destination de l'île de Lanzarote, dans l'océan Atlantique, a chaviré après avoir croisé une patrouille de la Guardia Civil. Une personne est alors décédée et 7 autres portées disparues. Si les autorités espagnoles ont accrédité la thèse d'une panne technique du patrouilleur espagnol, un juge d'instruction avait imputé la faute au conducteur de la patera. Pourtant, s'appuyant sur la vidéo du système intégral de vigilance extérieure (SIVE) et sur les témoignages des survivants, une radio espagnole avait indiqué que le bateau de la Guardia Civil aurait volontairement heurté et coulé l'embarcation des migrants. Un marocain, Hicham Boutalant, lui aussi rescapé du naufrage avait aussi dédouané les prévenus et accusé la Guardia Civil dans un entretien avec le quotidien espagnol El Mundo. Mais son témoignage n'aura pas suffi. Ses compatriotes resteront en prison pour finir de purger leur peine.