La sanction infligée au député Abdelaziz Aftati par la direction du PJD continue de faire des remous au sein de l'appareil de la Lampe. Abdelilah Benkirane a choisi une rencontre avec les jeunes pour tenter de remettre les pendules à l'heure, affirmant que sa relation est avec le roi Mohammed VI et non avec ses conseillers. A défaut d'animer des meetings électoraux dans les quatre coins du pays comme par le passé, Benkirane se contente de réunions internes fermées. La dernière en date a eu lieu samedi à Rabat à l'occasion de la première conférence nationale des jeunes du PJD, au cours de laquelle il s'est prêté volontiers au jeu des questions de l'assistance. Une tactique qui a permis au chef du gouvernement de revenir sur un vieux sujet de trois ans à savoir la nature de ses liens avec l'entourage royal. Benkirane numéro 2 Le secrétaire général de la Lampe a estimé qu'il est la deuxième personnalité, après le roi, hautement concernée par «la stabilité du pays et la consolidation du processus démocratique». Une belle introduction pour annoncer aux jeunes qu'en sa qualité de chef du gouvernement sa «relation est avec le roi et non avec ses conseillers». Leur champ d'intervention ne dépasse pas la transmission de consignes du souverain. Un message destinée à rassurer une partie de la base du PJD de plus en plus inquiète de l'influence des hommes du Palais, pas seulement dans la gestion de dossiers de l'exécutif mais également dans les propres affaires internes de la Lampe. Preuve en est le gel des responsabilités du député d'Oujda Abdelaziz Aftati au sein du parti sous prétexte qu'il a visité une zone militaire sur la frontière avec l'Algérie. La sanction aurait été décidée à la suite d'une communication avec une personnalité proche du pouvoir. Sans oublier que depuis sa fameuse réunion en avril dernier, révélée par Driss Lachgar, avec Fouad Ali El Himma et Abdellatif Mennouni, il n'a pas tenu de meeting politique dans les régions. Pour rappel, celle-ci intervenait dans le sillage d'un mémorandum adressé par l'opposition à Mohammed VI réclamant essentiellement au chef du gouvernement de laisser le roi en dehors des joutes politiciennes. Son dernier bain de foule dans les régions remonte en effet au dimanche 15 mars à Errachidia.