Cinq jours après une réunion entre des représentants de l'Istiqlal, PAM, USFP et l'UC avec des conseillers royaux, Driss Lachgar est monté au créneau pour confirmer la rencontre. Elle fait suite à des ordres directs de Mohammed VI. Le jeudi 26 mars à Rabat, des conseillers du roi Mohammed VI se réunissaient avec les responsables de quatre formations de l'opposition. Ce matin à Rabat au siège central de l'USFP, Driss Lachgar vient de lever le voile sur quelques circonstances de la rencontre avec Fouad Ali El Himma et Abdellatif Mennouni mais tout en veillant à ne rien divulguer de la teneur des discussions. L'entretien avec les conseillers royaux est intervenu quelques semaines après une réunion des chefs de l'Istiqlal, PAM, USFP et UC avec le ministre de l'Intérieur, Mohamed Hassad, consacrée aux dossiers des élections communales du 4 septembre prochain. «Nous n'avons pas sollicité une audience royale» Devant un parterre de journalistes, le n°1 du parti de la Rose a salué la rapide réaction du roi à un mémorandum que lui a adressé l'opposition, vingt-quatre heures auparavant. «C'est une première dans l'Histoire du Maroc moderne», a-t-il indiqué. Il a interprété la réactivité du roi comme un message indirectement adressé au chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, pour laisser le roi et la monarchie à l'abri des joutes politiciennes. Lors de son point de presse, le premier secrétaire de l'USFP a tenu à préciser que la Coordination de l'opposition n'a exprimé aucune demande d'audience au roi, démentant ainsi l'information publiée par des médias proches du PJD. Avant la conférence de presse de ce matin, certaines voix au sein de la majorité doutaient de l'existence même de ladite réunion. D'autres minimisaient son impact, au point de la réduire à un «simple rendez-vous entre des gens qui se connaissent». Désormais, avec cette sortie médiatique de Driss Lachgar, quelle sera l'attitude adoptée par Benkirane ? Evitera-t-il de mentionner le soutien royal lors des prochains meetings politiques ? Le 15 mars à Errachidia, le chef du gouvernement avait rendu un vibrant hommage au roi Mohammed VI parce qu'il «avait refusé de céder aux pressions» exprimant le souhait que le cabinet Benkirane «poursuive son travail».