Abdelaziz Aftati a été sanctionné par le PJD. On lui reproche sa visite dans une zone frontalière avec l'Algérie. Le parti aura attendu quatre jours pour prendre cette décision. Détails. La direction du PJD a suspendu le très controversé Abdelaziz Aftati. Une décision prise, hier soir, lors d'une réunion extraordinaire du secrétariat général de la Lampe sous la présidence de Abdelilah Benkirane. C'était, d'ailleurs le seul point inscrit à l'ordre du jour. Le député de Oujda est «sanctionné» pour une visite effectuée le 28 mai, en compagnie de quelques citoyens, à deux communes rurales de Jerada à la frontière maroco-algérienne. Pourquoi attendre quatre jours ? Pour le SG, ce déplacement est «irresponsable» et «viole les principes du parti et ses orientations générales». En revanche, une source très proche d'Aftati nous confie que «tout ce qui a été publié par la presse régionale est complétement faux». Elle affirme que le parlementaire a «effectivement effectué une visite dans la zone frontalière. Celle-ci faisait suite à une demande des citoyens» La même source révèle que son ami est «entrain de rédiger une mise au point qui sera publiée dans les prochaines heures». Par ailleurs, elle a réfuté toutes «les allégations relayées par certains médias sur le projet d'Aftati de porter l'affaire devant la justice. Il s'agit d'un dossier sensible qui exige un traitement citoyen de la part de nous tous : parti, presse et l'intéressé». Le timing de la décision du secrétariat général de la Lampe étonne. Elle intervient quatre jours après qu'un site d'actualité à Oujda ait vivement protesté contre la visite d'Aftati à un «territoire réservé exclusivement aux militaires» et dont «l'accès est interdit aux civils». Benkirane se débarrasse d'un opposant Cette mise à l'écart de l'un des derniers opposants déclarés de Benkirane, alors que d'autres reste cachés, était tout à fait prévisible. Depuis le basculement du parti dans les rangs de la majorité, le parlementaire a beaucoup perdu de son influence au sein de l'appareil du PJD. A l'issue du congrès du parti de 2012, Aftati avait été écarté du secrétariat général. Une année plus tard, il subira le même sort mais cette fois au niveau de la section régionale de la formation à Oujda. Ce qui le prive, de facto, d'une candidature lors des prochaines législatives de 2016. Par ailleurs, ses positions hostiles à ce qu'il qualifie de l'«Etat profond» ne sont plus en phase avec la ligne politique suivi par Benkirane et les siens. Cette affaire de suspension permet par ailleurs de donner à l'opinion publique un autre sujet de polémique et ainsi faire oublier celle du spectacle de J-Lo et l'embarras du ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi.