L'Association marocaine des industries de textile et de l'habillement veut profiter au maximum des atouts du royaume en matière de fast-fashion. Dans un entretien avec un média britannique, son patron fait état de ses ambitions. Détails. L'Association marocaine des industries de textile et de l'habillement (Amith) et le gouvernement veulent que le secteur qui représente actuellement 9 à 10% du PIB croisse à 13% au cours des cinq prochaines années, a déclaré Mohamed Tazi, le directeur général de l'Association dans un entretien avec le britannique spécialisé Just Style. Offre locale basée sur le style traditionnel Pour atteindre cet objectif, l'Amith mise sur le fast-fashion. Elle entend développer ce segment en instaurant une véritable industrie sur le marché local. Cela passera par la création des marques de mode en utilisant les styles traditionnels et les coupures et les tailles marocaines et africaines. «Le caftan par exemple est un style international», souligne M. Tazi, estimant que les producteurs de fast-fashion qui se lanceront sur ce créneau pourront aisément pénétrer les marchés islamiques dans le monde entier. Il espère que cela fera croître le marché de l'habillement traditionnel qui représente actuellement 50% du marché intérieur. L'Amith ambitionne également de conquérir de nouveaux marchés à l'international, les Etats-Unis en l'occurrence. Certains opérateurs locaux ont déjà commencé leur prospection, c'est le cas de Salsabile, sous-traitant pour des marques anglaises comme Mark&Spencer et Topshop. Actuellement l'Espagne et la France restent les principaux clients du royaume en matière de textile, les 2/3 des exportations allant uniquement vers ces deux pays. Viennent ensuite la Grande Bretagne, l'Allemagne, le Portugal et l'Italie. Attirer de nouveaux investisseurs En outre, l'autre piste de l'Amith consiste à attirer plus d'investisseurs étrangers. «Si les investisseurs turcs ou chinois viennent ici c'est qu'il est possible d'attirer plus d'investisseurs étrangers», estime M. Tazi. D'ailleurs, un important industriel Hong Kongais étudierait actuellement la création d'une base marocaine. Il faut dire qu'en matière de fast-fashion, le Maroc est très expérimenté. Dans les usines, la production évolue à un rythme très soutenu. «Le tissu peut arriver à l'usine lundi et se retrouver à la boutique le lundi suivant», confie le patron de l'Amith. Il est vrai qu'il a encore quelques points faibles à améliorer, notamment concernant les tissus. Le Maroc dépend encore grandement de l'offre turque ou chinoise, quand l'offre locale de bonne qualité est difficilement disponible à un prix abordable. Mais l'Association dit explorer des pistes pour améliorer cet aspect. C'est donc dans un vaste chantier dans lequel se lance l'Amith. Mohamed Tazi et son équipe prendront part en mai prochain en France à deux salons sur la mode dont l'un baptisé «Collections Fast Fashion» est exclusivement dédié – comme son nom l'indique au fast-fashion. Un déplacement qui permettra certainement à l'Association d'avoir encore plus de visibilité quant à ses ambitions.