La France prend le contre-pied de la position marocain sur le dialogue inter-malien. Faisant fi des critiques exprimées par le royaume, Paris apporte un soutien appuyé à la médiation algérienne. Le dossier malien semble échapper à la réconciliation maroco-française. Sur la crise malienne, Paris tient à ne pas irriter Alger. Trois jours après le communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères dénonçant l' «opportunisme» du voisin de l'Est sur ce dossier, la France déclare son «soutien total à la médiation de l'Algérie. C'est une médiation extrêmement utile qui donne ses fruits», a rassuré hier Laurent Fabius à son homologue algérien, Ratmane Lamamra, en déplacement à Paris. «Le chef de la diplomatie française a affirmé, par la même occasion, que la stabilité dans la région du Sahel est tributaire d'une réconciliation entre le gouvernement basé à Bamako et les groupes du nord du Mali», indique l'agence APS. Cette convergence de vues place sous de bons auspices la très attendue visite de Fabius et du ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, prévue le mois prochain. Un rendez-vous capital pour la France qui souhaite remporter la réalisation de grands projets structurants chez le voisin de l'Est. La réconciliation maroco-française a ses limites La position exprimée par Laurent Fabius s'inscrit en droite ligne de celle adoptée par François Hollande. «Je souhaite vous réaffirmer mon plein soutien à la médiation algérienne dans le processus en cours au Mali (…) votre pays ne ménage pas ses efforts pour rapprocher les points de vue du gouvernement malien et des groupes armés et je vous félicite pour les progrès qui ont déjà été réalisés», soulignait le locataire du palais de l'Elysée dans un message adressée le 9 février à Abdelaziz Bouteflika, juste quelques heures après une réunion avec le roi Mohammed VI. Force est de constater que le dossier malien n'a pas été touché par la grâce des retrouvailles maroco-françaises. Malgré le refus de la Coordination des mouvements de l'Azawad de signer l'accord d'Alger et les vives critiques exprimées par le royaume, Paris continue d'appuyer sans faille la médiation algérienne. Seule une alternance à Paris est à même de bousculer les cartes. Le Mouvement national de libération du Mali dirigé par Bilal Ag Acherif, un grand ami du royaume, a ses réseaux au sein de la droite française. Ses détracteurs l'accusent de trainer le pas jusqu'à l'éventuel retour de l'UMP de Sarkozy au pouvoir en France.