Les relations entre le Maroc et l'American Jewish Committee remontent aux années du protectorat français. Depuis, elles n'ont cessé de se consolider. L'AJC soutient d'ailleurs le plan d'autonomie marocain au Sahara occidental. Un engagement qu'une délégation de l'organisation juive a exprimé à Benkirane. A un mois de la présentation d'un nouveau rapport du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon sur le Sahara occidental, le royaume peut compter sur le soutien de l'American Jewish Committee. L'AJC, qui au même titre que l'AIPAC ne cache pas son soutien à Israël, est une des principales facettes du puissant lobby juif aux Etats-Unis. C'est au cours d'un déplacement au Maroc qu'une délégation de l'AJC, composée de douze membres, a exprimé à ses interlocuteurs marocains, notamment le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane et le président de la communauté juive marocaine, l'ambassadeur itinérant, Serge Berdugo, son engagement à appuyer «l'intégrité historique du royaume, y compris sa souveraineté avec une autonomie locale dans la région du Sahara occidental», indique un communiqué de l'AJC. Bizarrement, la visite des hauts responsables de l'organisation juive au royaume n'a cependant pas eu d'échos dans les médias marocains. Aucune trace sur le site de la présidence du gouvernement. Visiblement, Benkirane l'islamiste a pris le dessus sur Benkirane l'homme d'Etat, refusant de s'afficher publiquement avec des ressortissants américains qui se déclarent ouvertement pro-Israël, même si Rabat a grandement besoin du soutien de l'AJC aux Etats-Unis, notamment sur le dossier du Sahara. Un ami du Maroc conduisait la délégation de l'AJC La délégation de l'American Jewish Committee était conduite par Jason Isaacson, directeur de gouvernement et d'affaires internationales au sein de l'organisation. Un homme qui connait bien le royaume et ses attentes auprès de ses alliés d'outre atlantique. En septembre 2009, il avait même été décoré par le roi Mohammed VI. En décembre 2010, Isaacson effectuait un déplacement au Maroc, toujours à la tête d'une délégation de l'AJC, au cours duquel il avait eu des discussions avec l'ancien ministre d'Etat Mohand Laenser, Salaheddine Mezouar, à l'époque argentier du royaume et André Azoulay, conseiller royal. Par ailleurs, les relations entre le Maroc et l'AJC remontent, comme en atteste un document, au protectorat français. Octobre 1954 à New York, Ahmed Balafrej, un des leaders du parti de l'Istiqlal, avait pris langue avec des représentants de l'AJC. Deux ans plus tard, Balafrej fût nommé premier chef de la diplomatie du Maroc indépendant.