Va-t-on vers un nouveau conflit diplomatique maroco-espagnol au sujet des eaux territoriales des Canaries ? L'Espagne a en tout cas entamé une démarche auprès de l'ONU pour étendre ses eaux territoriales, mais le Maroc ne compte pas rester les bras croisés puisqu'il s'est récemment adressé aux Nations Unies pour faire échouer le projet espagnol. Détails. L'Espagne et le Maroc se disputent par courriers interposés une partie des eaux territoriales au large des Iles Canaries. Les deux voisins ont en effet adressé des courriers à l'ONU pour, soit étendre leurs eaux territoriales, soit empêcher l'un d'eux d'y parvenir. Selon des sources espagnoles, le voisin ibérique avait entamé depuis décembre dernier une tentative d'extension des ses eaux territoriales auprès de l'ONU. En effet, il avait présenté son projet le 17 décembre 2014 à la Commission des Limites du Plateau Continental (CLPC). Selon les mêmes sources, l'Espagne revendique la souveraineté sur les ressources naturelles dans une zone de la mer d'environ 296 500 mètres carrés à l'ouest des îles Canaries. Mais ce projet ne date pas d'aujourd'hui, en 2009, le gouvernement l'avait également soumis à l'organisation internationale, en faisant clairement référence aux eaux du Sahara marocain. Depuis, le texte final a été modifié et ne fait plus mention du Sahara. Le Maroc s'oppose à la requête espagnole Cependant, le Maroc ne compte pas voir l'Espagne étendre ses frontières maritimes et bénéficier de nouvelles eaux territoriales. Il a ainsi envoyé le 10 mars dernier une requête aux Nations Unies, expliquant que la demande espagnole concernait les frontières maritimes des deux pays qui, pour le moment, n'ont pas encore été délimitées. Ce qui pourrait donc créer des tensions entre Rabat et Madrid. Dans leur lettre transmise à l'ONU, les autorités marocaines ont expliqué qu'elles comptaient dénoncer «tout acte unilatéralement conçu pour délimiter le plateau continental». Le Maroc appelle donc la CLPC à examiner les critères lors de la présentation de la proposition espagnole à New York en juillet prochain. L'exploration pétrolière en ligne de mire Si pour le moment les deux voisins n'ont révélé aucun autre détail sur leur projet, le fait est que l'extension des eaux territoriales recherchée par l'Espagne pourrait être expliquée par les prospections pétrolières au large des Canaries. En effet, le Maroc a multiplié les explorations ces derniers mois même si les échecs ont souvent été enregistrés au final. L'Espagne chercherait donc à tenter l'expérience à travers l'élargissement de ses frontières maritimes. Pour rappel, la frontière maritime dans tous les pays est fixée à 200 miles nautiques de la côte, comme établi dans la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. Cependant, cette règle permet aux Etats d'étendre leur frontière maritime jusqu'à 350 miles.