En dépit des nombreux appels d'associations, le gouvernement Benkirane ne semble pas disposé à rompre complètement les relations commerciales avec Israël. Lors d'une conférence à Casablanca, Sion Assidon (BDS Maroc) et le député Abou Zaid El Idrissi (PJD) ont mis en relief le double langage des autorités marocaines sur cette question. Au Maroc, le clan anti-normalisation avec Israël monte au créneau. Il exige des mesures concrètes du gouvernement face au trend haussier des échanges commerciaux entre Rabat Tel-Aviv. Sion Assidon, la figure de proue au Maroc du mouvement international BDS (Boycott, désinvestissement et sanctions), a déploré, lors d'une conférence organisée à Casablanca, que les échanges commerciaux entre le royaume et l'Etat juif s'effectuent au vu et au su des responsables gouvernementaux. Assidon est notamment revenu sur le cas de la fameuse compagnie israélienne de transport maritime qui a même un bureau à Casablanca et dont les conteneurs sont très visibles au port de Casablanca. Une activité qui se poursuit au grand dam des associations anti-normalisation. Celles-ci ont sollicité avec vigueur, dans des lettres, l'intervention du chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, ainsi que celles de ses ministres Aziz Akhannouch à l'Agriculture et Abdelaziz Rebbah aux Transports, afin de mettre un terme à ces échanges commerciaux qu'elles jugent illégaux. Pour le moment, aucune réponse à leur requête n'a été reçue. Sion Assidon VS Abdelilah Benkirane Lors de la conférence, Sion Assidon n'a pas hésité à charger le gouvernement et plus largement les autorités du pays. Il a assuré que le royaume «a une politique officielle de normalisation» avec Israël. Le militant s'est dit par ailleurs, très déçu de la passivité de l'exécutif, pourtant dirigé par un islamiste, autrefois fervent partisan de la rupture de toute sorte de relation avec Tel-Aviv et qui dénoncait les activités des dites sociétés. Ironie du sort, la position de Assidon était largement partagée par Abou Zaid El Idrissi, député PJD connu pour être un proche de Benkirane. Officiellement le gouvernement marocain persiste à déclarer qu'il n'entretient aucune relation commerciale ou politique avec Israël. C'est du moins ce qu'avait affirmé en juillet 2013, à la Chambre des représentants, l'ancien ministre islamiste du Commerce et de l'Industrie, Abdelkader Amara. Devant les députés, Le PJDiste avait soutenu que son «département n'a jamais accordé aucune autorisation d'import ou d'export de ou vers Israël», conformément aux résolutions de la Ligue arabe et l'Organisation du congrès islamique stipulant le boycott des produits israéliens.