Les événements de Ghardaïa s'ajoutent désormais à la longue liste des conflits entre le Maroc et l'Algérie. Un rapport élaboré par une association religieuse, officielle, avance que les affrontements entre arabes et amazighs auraient été préparés dans le royaume lors d'un festival. Détails. Des parties en Algérie accusent à nouveau le Maroc d'être derrière les troubles tribaux et religieux qui secouent la ville de Ghardaïa. Le quotidien Echourouk révèle qu'un rapport remis au premier ministre Abdelmalek Sellal et rédigé par une ONG religieuse locale (l'Association des oulémas musulmans), avec la collaboration d'"universitaires", a pointé du doigt la "responsabilité" du royaume dans les affrontements meurtriers entre les Mozabites amzighs et la population d'origine arabe. Quelle crédibilité accordée à ce rapport? Les rédacteurs du rapport avancent que les conflits intercommunautaires auraient été préparés au Maroc lors d'un "festival amazigh", ajoutant que "des Algériens y ont pris part, et durant lequel le régime du royaume chérifien a tenté de semer la division au sein d'une certaine minorité, après que l'Algérie ait surmonté avec succès la vague du Printemps arabe". Ils ont conclu que Rabat " ne ménage aucun effort pour faire croire à la communauté internationale qu'il y a une minorité opprimée dans la vallée du M'zab". L'Association des oulémas musulmans a radicalement changé de position en l'espace de quelques mois. Pour mémoire en janvier dernier, à l'issue d'une visite à Ghardaïa, une délégation de ladite entité religieuse attribuait, lors d'un point de presse tenu dans la capitale, les affrontements entre arabes et berbères aux problèmes aussi bien économiques que sociologiques, dans la région où les jeunes subissent de plein fouet des difficultés au quotidien. A l'époque, les membres de ladite délégation déploraient, également, l'absence d'une politique des autorités instaurant une cohésion sociale et accordant un soutien spécifique des jeunes de la région pour qu'ils ne restent livrés à eux-même. Quelques jours plus tard, le ministre algérien de l'Intérieur, Tayeb Belaiz, assurait devant les députés de son pays qu'«il n'y a aucune preuve qui confirme l'implication d'une main étrangère dans le conflit à Ghardaïa. Au contraire, tout porte à croire que cette crise est l'œuvre de parties internes». Huits mois plus tard, les affirmations de Belaiz sont sur le point d'être jetées aux oubliettes et le Maroc désigné comme un opportun bouc émissaire.