Le Pape François et Dalil Boubakeur, président du CFCM, ont condamné fermement mardi les exactions commises par l'Etat Islamique (EI) à l'encontre des chrétiens d'Irak et des Yézidis. Tous deux appellent les pays musulmans à sortir de leur silence, et prendre une position ferme. Par le biais d'un communiqué, le Vatican a interpellé hier les pays musulmans au sujet des chrétiens d'Irak massacrés par les jihadistes de l'Etat islamique (EI). Le pape François demande au monde musulman «une prise de position claire, courageuse» face à la situation dramatique des chrétiens et des yézidis, chassés de leur pays ou forcés de se convertir. Les responsables pontificaux pour le dialogue interreligieux ont exhorté les autorités musulmanes à condamner «sans aucune ambigüité» ces crimes, et assurent «qu'aucune cause, et surement pas une religion, ne saurait justifier une telle barbarie». Dans sa note, le Vatican fait l'état des lieux des sévices perpétrés par les jihadistes : décapitation, crucifixion, pendaison de cadavres dans les lieux publics, ou bien enlèvement de femmes et de petites filles. "Les musulmans ne doivent pas se taire" En réponse à cette lettre ouverte, Dalil Boubakeur, directeur du Conseil français du culte musulman, est sorti de son silence et a condamné les exactions commises par les membres de l'EI. «Je souhaite que les pays musulmans sortent un peu de leur réserve par rapport au massacre des chrétiens et des yézidis. C'est un cas où les musulmans ne doivent pas se taire», a-t-il déclaré sur France Inter. Le recteur de la Grande mosquée de Paris exhorte les «leaders musulmans» à «sortir de leur froideur». D'après lui : «les musulmans ne sont peut-être pas encore dans une phase où ils s'expriment, mais n'excusent pas leur relative insuffisance d'expression devant l'action des radicaux».