Deux maisons de quatre étages se sont effondrées mardi, vers trois heures du matin, dans l'ancienne médina de Casablanca. Il n'y a eu heureusement aucune victime car les secours avaient au préalable évacué les habitants des immeubles, sur le point de s'écrouler. Après la tragédie du quartier de Bourgogne, Casablanca a une fois de plus enregistré l'effondrement de deux maisons de quatre étages dans l'ancienne médina. L'incident s'est produit mardi à 3 heures du matin à Derb Taliane. Heureusement aucune victime n'est à déplorer puisque les services de sureté avait auparavant procédé à l'évacuation des habitants des immeubles concernés. Selon les habitants, l'effondrement aurait été provoqué par les fissures, accumulées depuis des années par les deux maisons. «Nous n'avons nulle part où aller, les enfants sont chez des proches, et ma femme et moi dormons dans la rue depuis que la maison s'est effondrée», a expliqué Mohamed au quotidien Aujourd'hui le Maroc. «Les autorités savaient que nos maisons risquaient de s'effondrer, ils nous disaient de déménager, mais nous n'avons pas les moyens de louer une maison où que ce soit», a ajouté Aïcha, la voisine de Mohamed. "Il faut une réglementation dans les anciennes médinas" Les deux familles sinistrées font partie des 12 000 ménages de l'ancienne médina, qui devraient être relogées grâce au projet d'aménagement de l'Avenue Royale, initié par la Société nationale d'aménagement communale (Sonadac). Initialement créé en 1995, ce plan vient d'être relancé suite aux effondrements successifs dans la ville de Casablanca. Hors un problème se pose dorénavant : le cout du relogement, qui serait évalué à 200 000 dirhams par famille. Cependant, un responsable de l'agence urbaine de Casablanca assure que le Fonds de Solidarité pour l'Etat proposera des facilités de paiement aux sinistrés. Et une autre difficulté ressurgit aussi : que faire des maisons menaçant ruine dans les anciennes médinas ? «Celle de Casablanca, à l'image de toutes les anciennes médinas du Maroc, souffre d'une insalubrité qui résulte d'un problème social», raconte à Aujourd'hui le Maroc, Mustapha Chakib, architecte et secrétaire général de l'association Casa Mémoire. Avant d'ajouter : les médinas «sont des espaces fragiles, que nous devons entretenir et protéger. Il faut une réglementation des travaux dans les anciennes médinas».