L'Ecole belge de Casablanca, qui ouvrira ses portes à la rentrée prochaine, a enfin dévoilé ses tarifs. Les ressortissants de l'Etat fédéral auront droits à des tarifs préférentiel, mais pour les Marocains et autres nationalités, la facture est plutôt salée. Détails. C'est avec beaucoup de fierté que la diplomatie belge annonçait, il y a moins de deux semaines, l'ouverture de l'Ecole belge de Casablanca pour la rentrée 2014-2015. Mais elle était resté très vague sur les tarifs. 82 000 dirhams en première inscription en maternelle pour un Marocain Depuis peu, on peut y avoir accès en se rendant sur le site web de l'école. Comme annoncé par le délégué de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Charles Houard, les Belges ont droit à des prix préférentiels. Déjà, ils sont exemptés des droits de première inscription qui s'élèvent à 35 000 dirhams pour les Marocains et autres nationalités. A noter que ces frais sont payables uniquement lors de la première année d'inscription à l'Ecole. A partir de la deuxième année de scolarité, les droits d'inscription annuels sont réglés à chaque rentrée au titre de l'année suivante. Ils diffèrent selon la nationalité de l'élève et son niveau, la maternelle étant moins coûteuse que le primaire et le secondaire. Idem pour les frais de scolarité qui sont considérablement élevés pour les Marocains et autres nationalités. Au titre de l'année académique prochaine par exemple, un parent belge devra verser au total 36 500 dirhams pour scolariser son enfant à la maternelle. Mais un parent marocain supportera une facture globale de 82 000 dirhams, laquelle montera à 86 700 dirhams pour les autres nationalités. Sans les droits de première inscription les années suivantes, ces montants s'élèveront à 52 000 dirhams pour un élève marocain à la maternelle et 57 200 dirhams pour les autres nationalités. A noter que l'école belge autorise les enfants de 2 ans et demi à la maternelle au lieu de 4 ans à la mission française. Un parent d'élèves belge trouve les tarifs «hors de toute proportion» Cette école entend offrir, tout d'abord aux familles belges et belgo-marocaines installées au royaume, la possibilité de scolariser leurs enfants dans le système éducatif de leur pays d'origine. L'idée enchante les parents d'élèves, mais le bât blesse au niveau des prix. «C'est complètement hors de toute proportion», estime Edwin, un père de famille belge installé à Casablanca depuis une quinzaine d'années. «En tant que ressortissant belge au Maroc, nous scolarisons généralement nos enfants à la mission française, et c'est moins cher que les prix proposés par l'Ecole belge», remarque –t-il. En effet,nous avons comparé et les tarifs de la mission française sont globalement plus faibles. Notons cependant que contrairement à la mission française, la nouvelle école belge ne reçoit aucune subvention étatique. «Je peux comprendre qu'il y a une logique commerciale dans tout cela, parce que c'est une école privée, mais ça reste peu compétitif», estime Edwin. Il assure qu'il ne scolariserait pas ses enfants dans cette école, «tout simplement parce que c'est plus cher». Et les Marocains ? Si tel est le sentiment des Belges, quel sera celui des Marocains ? En 2012 déjà, certains parents se plaignaient de la hausse des frais de scolarité au sein de la mission française. Ce n'est certainement pas la facture encore plus salée de l'école belge qui les attirera. Surtout que le BAC français garde une primauté pour les familles désireuses de voir leurs enfants rejoindre un établissement d'études supérieures en France. Par ailleurs, la mission espagnole aussi -qui pratique des prix moins élevés que l'école belge et la mission française- est de plus en plus prisée par les parents marocains. Les amoureux de la langue de Cervantès ou ceux qui souhaitent tout simplement un enseignement étranger moins cher ou moins sélectif, opteront pour l'école espagnole au Maroc. Resterons alors les élèves recalées du test d'entrée à la mission française, mais qui veulent coûte que coûte un enseignement en langue française. Cela concerne probablement des familles fortunées qui ne rechignent pas à envoyer leur enfants jusqu'à Dar Bouazza.