Après l'acquisition de navires de guerre performants, le Maroc complète sa stratégie marine par la création d'une unité hydrographique, océanographique et cartographique. Un dahir royal est déjà prêt, il n'attend plus que la signature du roi Mohammed VI et sa publication dans le Bulletin officiel pour que l'unité soit opérationnelle. La France devrait bénéficier d'une telle initiative. Elle pourrait vendre un bateau spécialisé dans ce genre de mission et former les ressources marocaines. Le Maroc poursuit la modernisation de sa marine. Le prochain conseil des ministres présidé par le roi Mohammed VI, dont la date n'a pas encore été annoncée, devrait adopter un dahir, composé de quatre articles, portant création de l'unité hydrographique, océanographique et cartographique, relevant directement de l'Inspection générale de la marine royale. Le projet de loi est l'œuvre de l'Administration de la défense nationale. Assurer la sécurité des frontières maritimes Cette unité est appelée à combler un vide dans la réalisation des cartes marines des eaux sous souveraineté marocaine. Jusqu'à présent, c'est la France qui avait aidé le royaume à effectuer, en 2009 et 2011, des cartes, notamment celle de la base navale militaire de Ksar Sghir et à mettre à jour celle du port de Tanger. Cette dernière avait besoin d'un dépoussiérage car elle datait de 1935. Cette assistance technique française est la conséquence de l'accord signé, en janvier 2008, entre les deux pays pour instaurer une coopération hydrographique et océanographique. La création de ce service devrait être complétée par l'acquisition d'un navire spécialisé dans ce genre de mission. Compte tenu de sa coopération avec le royaume dans ce secteur et des compétences marocaines qu'elle a déjà formées, la France est la mieux placée pour arracher ce marché. Une souveraineté amputée Même si Rabat possède deux façades maritimes, ses frontières avec l'Espagne ne sont pas encore clairement définies, notamment en Méditerranée. «Le Gouvernement du Royaume du Maroc réaffirme, de nouveau, que Sebta, Melilla, l'îlot d Alhocelma, le rocher de Badis, les îles Chaffarines sont des territoires marocains», avait tenu à préciser le Maroc lors de la signature, le 31 mai 2007, de la Convention des Nations-Unies sur le droit de la mer. A ces problèmes s'ajoute l'épineuse question de la délimitation des frontières maritimes atlantiques entre les Iles Canaries et le Maroc. Le dossier figure, pourtant, au menu de la Commission des limites du plateau continental relevant des Nations-Unies, sans qu'aucune solution ne soit trouvée. Pour mémoire en 2005, Rabat et Madrid avaient initié un timide dialogue sur le sujet mais sans enregistrer de réelles avancées.