Grande fébrilité des autorités algériennes vis à vis des médias étrangers et notamment marocains. Après le cas de la journaliste franco-marocaine Nabila Haddad, voilà celui de 2M. Depuis hier soir, une équipe de la chaîne de télévision casablancaise est bloquée en attendant le feu vert des autorités algériennes pour une autorisation à couvrir les élections présidentielles de demain. Le ministre de la communication, Abdelakder Messahel, tente une médiation afin de trouver une solution pour le journaliste El Mourabit et le caméraman El Bardaî. Visiblement, la chaine 2M est persona non grata en Algérie. Les autorités de ce pays l'ont fait, d'ailleurs, savoir hier, à une équipe de la chaîne marocaine, composée d'un journaliste, le correspondant de 2M à Oujda, et d'un caméraman, venue couvrir les présidentielles du 17 avril. Dès leur arrivée à l'aéroport Houari Boumediene, des policiers en uniforme et en civil les attendaient de pied ferme. Ils ont commencé par interroger les deux Marocains pour ensuite saisir tout le matériel qui était en possession d'El Morabit et Bardaî. Ensuite, ils leur ont signifier qu'ils sont interdis de filmer sur le territoire algérien, faute d'accréditation. Le ministre algérien de la Communication tente une solution La couverture de 2M du scrutin de demain demeure suspendue à la médiation que tente de mener le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel. Sauf coup de théâtre, l'équipe de la chaîne d'Aïn Sebaâ devrait avoir rendez-vous avec lui ce soir afin de lever l'interdiction. Messahel saura-t-il résoudre ce problème ? Des sources au sein de 2M affirment que toutes les demandes de couvertures des présidentielles adressées aux autorités compétentes ont été toutes refusées sans donner d'explication. Devant la détermination affichée par la direction de 2M, les Algériens ont promis d'accorder une accréditation à une équipe de la chaîne, une fois arrivée à l'aéroport de la capitale. Le discours et les actes Cet incident intervient au lendemain de la publication dans la presse algérienne de déclarations attribuées à Messahel dans lesquelles il affirmait que «les bureaux de vote seront ouverts à tous les organes de presse, y compris les chaînes de télévision privées de droit étranger et les envoyés spéciaux». Il a, par ailleurs, promis que les représentants des médias, locaux ou étrangers, «assisteront et couvriront le déroulement de l'élection présidentielle durant la journée de vote, à travers les bureaux, et en même temps, ils assisteront à toutes les phases, dont celle du dépouillement». En dépit de quelques tracasseries, l'équipe de 2M devrait néanmoins s'estimer heureuse. Elle n'a pas été arrêtée et placée par la police algérienne sous surveillance comme ce fût le cas pour la journaliste franco-marocaine,Nabila Haddad.