Appelé à s'expliquer devant le parlement suite au décès de plus de 10 migrants ayant tenté de rejoindre Ceuta à la nage, le ministre de l'Intérieur espagnol, Jorge Fernández Diaz, a défendu la Guardia civil. Selon lui, les migrants subsahariens ont fait preuve d'une «violence inouïe» envers les forces de sécurité espagnoles et marocaines au niveau de la frontière. Le ministère de l'Intérieur espagnol ne veut mettre pas en cause les forces de sécurité dans l'affaire des migrants morts noyés lors d'une tentative pour rejoindre de Ceuta à la nage. Appelé à s'expliquer devant le parlement espagnol après la tragédie, hier dans l'après midi, Jorge Fernández Diaz, a pris la défense de la Guardia civil. Selon le ministre cité par Europa Press, les migrants subsahariens ont fait preuve d'une «violence inouïe» envers les forces de sécurité espagnoles et marocaines au niveau de la frontière, au contraire de la garde civile ibère, qui a sauvé des milliers de subsahariens en difficulté dans les eaux. Le ministre a ajouté que des coups de feu ont été tirés pour dissuader les migrants. Il a également évoqué de l'utilisation «rationnelle» de matériaux antiémeutes sans préciser si les agents se sont servis ou non de balles ou de gaz lacrymogène. D'après Fernàndez Diaz, les corps des migrants ne présentaient aucun signe de violence. Leur mort pourrait être causée par la fatigue et les bateaux gonflables. Il n'y a, selon lui, «aucune relation de cause à effet» entre l'utilisation d'engins antiémeutes et la mort des migrants. Il également tenu à préciser, de manière insistante, que la noyade des migrants s'est produite dans les eaux marocaines. S'agissant du bilan, les autorités ibères, tout comme la MAP, ont fait savoir que seules 11 victimes ont été notées, auquel il faut rajouter une 12e personne dans le corps été retrouvé jeudi après-midi au large de Ceuta. Même si le décompte de différentes sources ramenait le bilan à 16 morts, celui-ci a été finalement revu à la baisse du côté espagnol où l'on dénonce, au passage, les chiffres avancés par les médias et une vingtaine d'ONG. Pour rappel, ces dernières indiquaient que plus de vingt subsahariens pourraient être victimes de cette tentative dramatique opérée le 6 février 2013. 23 migrants rapatriés sur demande du Maroc ? Au-delà de la confusion sur les victimes, un autre point de discorde est à signaler. Alors que l'Espagne et le gouvernement de Ceuta parlent de 200 à 250 migrants qui ont tenté de rejoindre l'enclave à la nage, les ONG évoquent plus de 400 subsahariens. Finalement, le seul point sur lequel ONG et autorités espagnoles semblent être sur la même longueur d'onde reste le jour et l'heure de l'arrivée des migrants à frontière de l'enclave. Jorge Fernández Diaz a, en outre, souligné dans des propos repris sur Libertadigital qu'il n'y a pas eu «d'expulsions à chaud» de la part de la garde civile. Les expulsions ont été opérées après que le Maroc ait revendiqué le retour des migrants. Il assuré que 23 immigrants sont arrivés dans les eaux espagnoles et qu'ils ont été rapatriés parce que le pays voisin (le Maroc) les réclamait. Fernandez Diaz a préféré employer le terme de «rejet» pour justifier l'expulsion de migrant et a précisé qu'il y a deux frontières : géographique et juridique. C'est pour cela que les migrants ne sont pas entrés en Espagne, car ils ne sont pas arrivés à surpasser le cordon que les agents ont déployé dans la mer, en délimitant le territoire national.