Le procès de Robert Bill, un pédophile britannique arrêté à Tétouan, a du mal à se tenir. Reporté à trois reprises, notamment en raison de l'absence d'un des avocats de l'accusé, le jugement a une nouvelle fois été repoussé. Les deux avocats marocains du ressortissant britannique recherché par Interpol viennent de refuser la défense de celui qui est soupçonné de l'abus de trois mineures à Tétouan. Enième report du procès du pédophile britannique, Robert Bill. Ce Gallois, arrêté en juin dernier à Tétouan pour avoir abusé de trois mineures marocaines et sous le coup d'un mandat d'arrêt international, ne sera pas jugé en ce mois de février comme cela était prévu. Et pour cause, les avocats chargés de l'affaire ont refusé de défendre l'homme qui avait été arrêté un mois et demi avant le scandale du Danielgate. La Cour d'appel de Tétouan a donc ajourné hier pour la quatrième fois le procès, explique à l'agence EFE Mohamed Benaissa, directeur de l'Observatoire du Nord des Droits de l'Homme. Le juge devra donc désigner un autre avocat pour défendre le mis en cause lors de son procès qui devrait se tenir le 11 mars prochain. Selon Mohamed Benaissa, les deux avocats qui ont renoncé à plaider la cause de Robert Bill sont de la ville de Tanger. Le refus d'assurer la défense du pédophile - qui aurait également abusé d'une mineure en Espagne à Velez Malaga - se joint à celui du Collège des Avocats de la ville de Tétouan. Un nouveau report en mars ? Le cas du britannique pourrait en tout cas être plus compliqué qu'il ne l'est. Celui-ci a en effet été transféré, en novembre dernier, à la prison de Salé pour être interrogé sur d'autres délits pas encore précisés. En tout cas l'homme qui est également accusé de concubinage avec une Marocaine risque d'être confronté à un énième report de son procès. Rien ne dit que celui-ci aura finalement lieu le 11 mars. Même si le juge devrait désigner un avocat, cela ne garantit pas que celui-ci accepte de défendre Robert Bill. Pourtant, le détenu doit être jugé pour les faits qui lui sont reprochés. L'entrée de Robert Bill au Maroc avait déjà suscité des réactions. Le Britannique a illégalement séjourné dans le pays alors qu'il était recherché par Interpol. Certains se sont même demandé s'il n'a pas bénéficié de la protection du Maroc puisque, comme l'avait souligné, Benaissa, au sein de la Direction générale de la police, il y a une commission de coordination avec Interpol. Pour rappel ce dernier avait déjà eu des démêlés avec la justice de son pays pour des affaires similaires. Il a en effet déjà été condamné par la justice britannique pour des infractions sexuelles contre des enfants et même décrit comme «prédateur sexuel» par un juge. Alors qu'il avait écopé d'une peine de 6 ans en mars 2009, il verra sa peine réduite à 2 ans en appel après avoir plaidé coupable. Une fois sorti de prison, il s'est rendu en Espagne où il est recherché pas la police de Malaga pour une autre affaire de pédophilie. Approbation de trois conventions pour la protection des enfants hier Alors que les affaires de pédophilie au Maroc continuent d'alimenter les débats, le parlement marocain vient de ratifier plusieurs conventions internationales consacrées à la protection de l'enfance et notamment en ce qui concerne les abus sexuels. La Chambre des représentants a en effet adopté, lundi 10 février en séance plénière, les projets de lois portant approbation de la Convention du Conseil de l'Europe sur la protection des enfants contre l'exploitation et les abus sexuels signée à Lanzarote, le 25 octobre 2007, de la Convention européenne sur l'exercice des droits des enfants conclue à Strasbourg, le 25 janvier 1996, et de la Convention sur les relations personnelles concernant les enfants signée aussi à Strasbourg le15 mai 2003.