L'AMDH ouvre un front contre le gouvernement des Pays-Bas. Ce n'est pas la réduction des allocations des retraités marocains et leur ayant droit qui est en cause. Mais l'association marocaine a souhaité riposter aux déclarations du ministre néerlandais des Affaires étrangères, très hostiles aux fameux projets parlementaires criminalisant la normalisation avec Israël. Chose rare et assez surprenante, l'AMDH prend la défense de l'Etat marocain. Dans un rôle qui ne lui sied guère, l'association s'est substituée au département de Salaheddine Mezouar, pour tirer à boulets rouges sur le chef de la diplomatie des Pays-Bas, Frans Timmermans. Il y a quelques jours, le ministre déclarait au parlement néerlandais que la présentation par des formations politiques marocaines, aussi bien de l'opposition que de la majorité, d'une proposition de loi pénalisant toute normalisation avec Israël est «alarmante». Ce dernier est même allé jusqu'à demander au roi Mohammed VI et au gouvernement marocain d'intervenir en vue de bloquer une telle initiative. Même s'il a dit avoir «confiance en la sagesse du Maroc», Timmermans a invité les députés à rester «vigilants». L'AMDH sur les traces de la MAP Laissant de côté son habituelle rhétorique contestataire, l'Association marocaine des droits de l'homme considère, dans un communiqué, que la position du ministre néerlandais «constitue une immixtion dans les affaires intérieures d'un autre pays». Voilà un discours qui n'est pas sans rappeler le style, qui remonte toutefois à quelques années, de la très officielle agence MAP à l'occasion de réponse à certaines observations critiques émanant d'ONG internationales des droits de l'homme ou d'institutions européennes ou américaines. L'AMDH résolument anti-Israël Cette position inédite de l'AMDH s'explique par son engagement aux côté des Palestiniens dans leur combat quotidien contre les Israéliens. L'association présidée par Ahmed El Hayej assure que «le chef de la diplomatie néerlandaise n'est pas sans savoir que l'Etat d'Israël pratique une politique d'apartheid, commet tous les jours des crimes contre les populations palestiniennes et continue à violer, en toute impunité, le droit international au détriment du droit du peuple palestinien à l'autodétermination». «Les peuples épris de justice et de liberté doivent faire pression sur l'Etat d'Israël afin de le contraindre à respecter le droit international au lieu de l'encourager à le violer», a-tenu à conclure l'association. En tout cas, bien que l'AMDH, dans son communiqué, n'ait pas fait la moindre mention de la proposition de loi anti-normalisation, présentée par les groupes parlementaires de l'Istiqlal, de l'USFP, du PPS et du PJD, sachant que le PAM a retiré la sienne, sa nouvelle sortie médiatique marque un fort soutien à ce projet.