En Belgique, des associations musulmanes viennent de lancer une campagne de sensibilisation pour lutter contre les discriminations faites aux femmes voilées. Le but étant aussi de récolter des fonds pour financer d'éventuelles actions en justice. Les femmes voilées font souvent l'objet de discriminations dans la rue comme au travail. Pour faire cesser ce genre de pratiques en Belgique, plusieurs associations musulmanes, en collaboration avec le Mouvement pour l'égalité et l'émancipation de toutes (MEET), viennent de lancer une campagne de sensibilisation, rapporte ce lundi le journal en ligne RTBF.be. Le coup d'envoi officiel de la campagne, baptisée #Headup et accompagnée du slogan «La dignité n'a pas de prix», a été donné hier, dimanche 26 janvier, à Bruxelles. Elle se poursuivra jusqu'au 8 mars prochain, journée internationale de la femme, ont fait savoir les organisateurs. «Depuis plusieurs années, un vent populiste attise les sentiments xénophobes et banalise les discriminations visant en particulier les citoyens de confession musulmane, les femmes portant un foulard étant les plus touchées», explique-t-on du coté de MEET. «Ces discriminations sont souvent justifiées au nom d'un principe de laïcité/neutralité et d'un vivre ensemble dévoyés. Les victimes se sont longtemps tournées vers le Centre pour l'égalité des chances, l'administration publique, les syndicats et certaines associations. Mais, sur des questions comme la visibilité des convictions religieuses ou philosophiques, et plus particulièrement lorsque les victimes sont de confession musulmane, ces structures font malheureusement preuve d'une grande frilosité à s'attaquer ouvertement aux discriminations», poursuit le mouvement. Un fonds pour les actions en justice Si la campagne en question vise avant tout à lutter contre les discriminations faites aux femmes portant le foulard, elle a également pour objectif de réunir des fonds. L'argent récolté durant les six prochaines semaines servira à financer des actions en justice pour défendre les différentes victimes. Nadia Hammoudi, étudiante, en fait partie. «J'ai clairement été discriminée à plusieurs reprises et à plusieurs niveaux, tant à la recherche de jobs en tant qu'étudiante, qu'à la recherche des stages», déplore la jeune femme, désignée porte-parole de la campagne. «Les discriminations qui sont liées au port du foulard sont une problématique complètement délaissée par les politiques. Je ne me sens pas du tout entendue ni soutenue ni même défendue», explique-t-elle. Même son de cloche du côté de l'association Justice and Democracy, plus «tournée vers les musulmans de Bruxelles» et qui soutient également la campagne. «On ne voit pas la même détermination de la part des autorités ainsi que des organes chargés de faire respecter cette législation», a déclaré Abed Al Halim al Moussa, responsable de l'association cité par RTBF. Et d'ajouter : «En tout cas, lorsqu'il s'agit de réagir aux situations de discrimination sur base de critères, de la même manière que les autres». #Headup peut en tous les cas compter sur le soutien de nombreuses personnalités dont celui de la comédienne Samia Orosemane. Plusieurs événements sont, par ailleurs prévus durant les six semaines de campagne, notamment des rassemblements, conférences, flashmob et ventes aux enchères.